dimanche 13 novembre 2011

Sous le charme de David Vann

La semaine dernière, David Vann est venu passer quelques jours au Québec.

Une petite fée travaillant à Gallimard Ltée (salut, Anne!) m'a aimablement proposé d'assister à une "conférence-causerie" dimanche dernier à la librairie Le Port de Tête.

Le public était accueilli notamment par Éric Blackburn, copropriétaire, et Florence Noyer directrice adjointe de Gallimard Ltée.

La librairie est petite mais bien agencée, avec plein de bouquins dans tous les coins (j'ai remarqué entre autres une bio usagée de Samuel Beckett en anglais, posée nonchalamment sur le bord d'un meuble).

Le Perrier était excellent, un grand cru... comme j'avais un souper juste après j'ai fait l'impasse sur le vin et le fromage.

Le vin et la bouffe c'est bien, mais l'important ce soir-là c'était David Vann!

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La lecture de Sukkwan Island m'avait beaucoup plu, découvrir l'auteur et l'écouter parler de son travail était par conséquent un grand plaisir.
Je savais déjà que l'écrivain avait du talent, j'ai pu constater que l'homme est un excellent raconteur, plein d'humour et bourré de charme.

Impossible de résumer toutes les anecdotes racontées. Cela allait de la "tranche de vie" (Vann est un des quatre hommes de sa famille a avoir coulé un bateau...) jusqu'à sa vision du travail d'écrivain, en passant par la longue marche vers le succès.
Deux mots sur les difficiles débuts: durant des années aucun éditeur américain n'a voulu de Sukkwan Island. C'est finalement grâce à un concours littéraire qu'il a trouvé le chemin des librairies: le premier prix décerné par le jury était... une publication! Mais encore fallait-il que l'on parle du livre. C'est un article laudateur du New York Times qui a lancé le roman. Les traductions ont ensuite commencé (Gallmeister le premier) et voilà un autre auteur qui peut enfin espérer vivre de son travail!


De Sukkwan Island il a bien sûr beaucoup été question (prix Médicis du roman étranger l'an dernier). Surprise, plusieurs auditeurs n'avaient pas encore lu le bouquin! Heureusement pour les retardataires, le roman paraît en format poche dans la collection Totem chez Gallmeister. Pas cher, 11.95$ pour un petit roman magistral.

Par considération pour ceux qui n'avaient pas encore lu le roman, tout n'a pas été dit sur la fameuse "page 113" et la fin du livre.
On a toutefois pu apprendre que le déroulement de l'histoire a avant tout surpris... son auteur, qui avait en tête un scénario bien différent.

David Vann s'intéresse beaucoup au rôle de l'inconscient dans le travail de l'auteur. Avec humour (ai-je déjà dit qu'il n'en manquait pas?) il déclare ne comprendre totalement ses romans que deux ou trois ans après les avoir écrits...


Désolations s'est trouvé un peu éclipsé par le précédent roman! On y retrouve les grands espaces, une cabane dans les bois (David Vann en a profité pour ironiser sur son goût pour les cabanes en bois paumées dans les forêts), un couple en crise et une adolescente. Là encore il s'agit d'une tragédie humaine plutôt qu'une histoire d'amour avec Mère Nature... à suivre!

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À venir

Éric Blackburn a demandé à David Vann s'il comptait écrire un roman plus léger, voire drôle. Vann a répondu (avec un grand sourire) que dans ses récits le seul humour qu'il utilisait était le noir: le ridicule et l'absurde surgissent volontiers dans les événements les plus tragiques, et c'est cela qui intrigue l'auteur. En l'écoutant je pensais très fort à la deuxième partie de Sukkwan Island...

En anglais va paraître Dirt durant le premier semestre 2012, et Goat Mountain est en chantier. On changera de décor: bye bye le Grand Nord, hello la Californie!

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Petit ajout: le compte-rendu de Morgane de Carnets Noirs, à l'occasion du passage de David Vann à la librairie Monet (avec vidéo) . En passant Morgane, chapeau, à ta place j'aurais succombé au stress ;-)