dimanche 13 novembre 2011

Sous le charme de David Vann

La semaine dernière, David Vann est venu passer quelques jours au Québec.

Une petite fée travaillant à Gallimard Ltée (salut, Anne!) m'a aimablement proposé d'assister à une "conférence-causerie" dimanche dernier à la librairie Le Port de Tête.

Le public était accueilli notamment par Éric Blackburn, copropriétaire, et Florence Noyer directrice adjointe de Gallimard Ltée.

La librairie est petite mais bien agencée, avec plein de bouquins dans tous les coins (j'ai remarqué entre autres une bio usagée de Samuel Beckett en anglais, posée nonchalamment sur le bord d'un meuble).

Le Perrier était excellent, un grand cru... comme j'avais un souper juste après j'ai fait l'impasse sur le vin et le fromage.

Le vin et la bouffe c'est bien, mais l'important ce soir-là c'était David Vann!

* * *

La lecture de Sukkwan Island m'avait beaucoup plu, découvrir l'auteur et l'écouter parler de son travail était par conséquent un grand plaisir.
Je savais déjà que l'écrivain avait du talent, j'ai pu constater que l'homme est un excellent raconteur, plein d'humour et bourré de charme.

Impossible de résumer toutes les anecdotes racontées. Cela allait de la "tranche de vie" (Vann est un des quatre hommes de sa famille a avoir coulé un bateau...) jusqu'à sa vision du travail d'écrivain, en passant par la longue marche vers le succès.
Deux mots sur les difficiles débuts: durant des années aucun éditeur américain n'a voulu de Sukkwan Island. C'est finalement grâce à un concours littéraire qu'il a trouvé le chemin des librairies: le premier prix décerné par le jury était... une publication! Mais encore fallait-il que l'on parle du livre. C'est un article laudateur du New York Times qui a lancé le roman. Les traductions ont ensuite commencé (Gallmeister le premier) et voilà un autre auteur qui peut enfin espérer vivre de son travail!


De Sukkwan Island il a bien sûr beaucoup été question (prix Médicis du roman étranger l'an dernier). Surprise, plusieurs auditeurs n'avaient pas encore lu le bouquin! Heureusement pour les retardataires, le roman paraît en format poche dans la collection Totem chez Gallmeister. Pas cher, 11.95$ pour un petit roman magistral.

Par considération pour ceux qui n'avaient pas encore lu le roman, tout n'a pas été dit sur la fameuse "page 113" et la fin du livre.
On a toutefois pu apprendre que le déroulement de l'histoire a avant tout surpris... son auteur, qui avait en tête un scénario bien différent.

David Vann s'intéresse beaucoup au rôle de l'inconscient dans le travail de l'auteur. Avec humour (ai-je déjà dit qu'il n'en manquait pas?) il déclare ne comprendre totalement ses romans que deux ou trois ans après les avoir écrits...


Désolations s'est trouvé un peu éclipsé par le précédent roman! On y retrouve les grands espaces, une cabane dans les bois (David Vann en a profité pour ironiser sur son goût pour les cabanes en bois paumées dans les forêts), un couple en crise et une adolescente. Là encore il s'agit d'une tragédie humaine plutôt qu'une histoire d'amour avec Mère Nature... à suivre!

* * *
À venir

Éric Blackburn a demandé à David Vann s'il comptait écrire un roman plus léger, voire drôle. Vann a répondu (avec un grand sourire) que dans ses récits le seul humour qu'il utilisait était le noir: le ridicule et l'absurde surgissent volontiers dans les événements les plus tragiques, et c'est cela qui intrigue l'auteur. En l'écoutant je pensais très fort à la deuxième partie de Sukkwan Island...

En anglais va paraître Dirt durant le premier semestre 2012, et Goat Mountain est en chantier. On changera de décor: bye bye le Grand Nord, hello la Californie!

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Petit ajout: le compte-rendu de Morgane de Carnets Noirs, à l'occasion du passage de David Vann à la librairie Monet (avec vidéo) . En passant Morgane, chapeau, à ta place j'aurais succombé au stress ;-)

mercredi 26 octobre 2011

Je veux revoir ma Normandie...

Eh bien oui, j'en ai assez de voir se succéder en France les festivals, conférences, colloques et débats consacrés à la littérature scandinave. C'est décidé, demain je fais mes boites!

Le dernier festival en date (merci Patrick pour l'info) se déroulera début novembre à Caen et ses environs - Les Boréales, un festival en Nord.

Tout y passe: bouquins, cinéma, théâtre... et comme c'est la Normandie (Basse, mais tout de même) j'ose à peine imaginer ce que les festivaliers vont manger et boire.

Le programme complet est disponible dans un (gros) fichier PDF. 24 heures seront consacrées au polar nordique. Je repère immédiatement un débat "Le polar nordique va-t-il tuer la littérature nordique?" (ah bon, le polar ce n'est pas de la littérature?), un atelier d'écriture "Noir sur blanc, comment écrire un polar polaire?", "12h33 - Déjeuner - menu scandinave à 16 euros" (ha! je le savais qu'ils allaient s'empiffrer!), une projection de La Cité des jarres (le film), Mons Kallentoft sera là de même que Stefan Mani, il y aura une "sensibilisation à la culture finlandaise", une expo sur les auteurs de polars suédois ("Scènes de crimes en Suède"), etc etc etc...

Si vous assistez à ce festival, et tout particulièrement aux événements consacrés au polar :
1) soyez assuré(e) de ma jalousie la plus cordiale,
2) n'hésitez pas à signaler vos "billets de festival" en commentaire.

mardi 25 octobre 2011

S'iz a shod... ikh redt nisht keyn yiddish !


Ce n'est pas un polar, mais... ça mérite un coup d’œil.

À la découverte du Montréal yiddish, de Chantal Ringuet, éd. Fides, est un essai fouillé, contenant nombre de reproductions de documents d'époque et photographies.

On y découvre une Montréal du début du XXe siècle, lorsque de nombreux Juifs ashkénazes fuyant les pogroms et la misère de l'Europe de l'Est (notamment la Russie tsariste) venaient tenter leur chance dans le Nouveau Monde.

C'était un temps où le yiddish était la troisième langue parlée à Montréal, après le français et l'anglais...

Feuilleté quelques passages seulement, mais ça semble prometteur.

Au menu:

Le chapitre 1 présente la langue et la culture yiddish, la littérature yiddish (presse, éducation...), l'arrivée des yiddishophones à Montréal, etc.

Le chapitre 2 se penche sur les différentes vagues migratoires, les immigrants eux-mêmes, la manière dont ils étaient perçus par les francophones et anglophones, et les quartiers où vivaient (et parfois vivent encore) les yiddishophones.

Le chapitre 3 décrit les institutions communautaires (synagogues, écoles, la Bibliothèque Publique Juive, etc.)

Le chapitre 4 s'intéresse aux personnalités, notamment dans le monde des lettres.

Le chapitre 5 enquête principalement sur le yiddish à Montréal aujourd'hui.

Le chapitre 6 propose une petite balade dans la ville, avec entre autres le Plateau Mont-Royal et Outremont.

* * *

Sur un thème voisin on trouve aux éditions du Septentrion Les communautés juives de Montréal, par Pierre Anctil et Ira Robinson (2010).
Pour les simples curieux ou les passionnés, Assimil a sorti l'an dernier un Yiddish sans peine.

Enfin, quelques célèbres Varnishkes pour la route... chantés par Svitlana Rabinovych.

jeudi 29 septembre 2011

Still alive! Et autres nouvelles...

Quelques réponses groupées à des commentaires récents (désolé pour le retard!)

Isa: vacances? où ça des vacances? c'est le Québec ici, on travaille tout le temps! ;-)

Rhéa: Harry Hole attendra encore un peu, de même d'ailleurs qu'Anne Holt (oui, j'éprouve un très vague sentiment de honte); pour le moment le seul Nesbo à mon actif est Chasseur de têtes (Gallimard série noire, disponible en poche).

Canel: tu me demandes quand paraîtra La Sirène. Les coquins d'Actes Sud annoncent plutôt pour novembre un court roman -ou une grosse nouvelle- intitulé Cyanure. Renseignements pris, ce roman ne fait pas partie de la série Erica/Patrik mais on y retrouvera Martin, le jeune flic du commissariat de Tanumshede.
Cyanure est la traduction de Snöstorm och mandeldoft (= Tempête de neige et odeur d'amandes), qui est paru en Suède il y a quelques années déjà. C'est un "roman de Noël", une sorte de Dix petits nègres version suédoise ("vous prendrez bien une kanelbulle avec votre pinte de café, Miss Marple?").
Comme l'an dernier c'est Lars Kepler qui sera le "gros" scandinave de la rentrée Actes Sud, La Sirène attendra donc probablement le premier semestre 2012 (je n'ai aucune date à fournir, désolé!)

En novembre encore sortira le premier roman d'Olle Lönnaeus, traduit chez Liana Levi. Et ça y est, la couverture est disponible! Ce qu'il faut expier entraîne le lecteur dans les sombres coulisses d'une riante (?) bourgade du sud de la Suède.



C'est tout pour aujourd'hui!

J'espère reprendre prochainement les billets, avec entre autres deux Serpent à Plumes (Les plumes du dinosaure et le Cercle intérieur) ainsi qu'une certaine Maison en pain d'épices chez Fleuve Noir.


Et Automne de Kallentoft n'a toujours pas franchi l'Atlantique...

vendredi 5 août 2011

Séries - Lars Kepler

Code couleurs: suédois / français / anglais.
Éditeur: Actes Sud.

Série Joona Linna
  1. Hypnotisören, 2009 / L'hypnotiseur, 2010 (billet) / The Hypnotist, 2011
  2. Paganinikontraktet, 2010 / Le pacte, 2011
  3. Eldvittnet, 2011 / à paraître

Lars Kepler est le pseudonyme d'un couple d'auteurs: Alexander et Alexandra Ahndoril.

Vidéo YouTube: une entrevue des auteurs, en anglais, où il est notamment question de L'hypnotiseur. L'adaptation cinématographique est sur les rails; le tournage sera dirigé par Lasse Hallström et devrait se faire durant l'hiver. Le film pourrait sortir sur les écrans suédois à l'automne 2012.

Anecdote: selon les Ahndoril le prénom de "Lars Kepler" se veut un hommage à Stieg Larsson.

lundi 1 août 2011

La rentrée approche

Déjà la rentrée qui pointe le bout de son nez... (désolé, les écoliers!)

Pour se consoler, quelques bonnes nouvelles.

Printemps, de Mons Kallentoft, devrait sortir en septembre. En France, du moins, car au Canada nous attendons toujours Automne...
En format poche Hiver va paraître chez Points en octobre.

Une Suédoise, Ann Rosman, va être publiée en septembre chez Balland avec La fille du gardien de phare. Je ne sais rien de ce roman, mais Camilla Läckberg lui a fait un peu de pub sur son blog l'an dernier.

Autre premier roman, autre découverte made in Sweden, Olle Lönnaeus s'en vient chez Liana Levi avec Ce qu'il faut expier. Pour une fois j'ai de l'avance, le billet est déjà fait!

Helene Tursten sera également au menu avec un nouveau roman chez Lafon: Le silence des corps. Le livre est prévu pour novembre.

Je n'ai pas de date précise mais Arnaldur Indridason va nous faire une petite surprise avec Betty, toujours chez Métailié. Sauf erreur de ma part il s'agit d'un Arnaldur "d'avant Erlendur", donc sans lien avec sa célèbre et excellente série policière.

Super bonne nouvelle pour les aficionados d'Åke Edwardson et son commissaire Winter. La série s'est terminée (temporairement?) avec Le dernier hiver, mais le cinquième épisode des aventures d'Erik Winter n'avait pas encore été traduit! Ce sera bientôt chose faite avec Le ciel se trouve sur Terre, chez Lattès.

Lars Kepler revient aussi avec un deuxième roman mettant en scène Joona Linna: Le pacte, dans la collection Actes Noirs. Pas de doute, il sera très attendu.

Le duo Roslund & Hellström nous proposera début octobre L'honneur d'Edward Finnigan, aux Presses de la Cité, tandis que Box 21 sortira en poche chez Pocket.

En poche encore, paraîtront cet automne le sombre bijou Bonne nuit, mon amour d'Inger Frimansson (Livre de Poche), et La princesse du Burundi de Kjell Eriksson (Babel).

mercredi 6 juillet 2011

L'ombre dans l'eau - Justine, c'est ma copine


L'ombre dans l'eau (titre original: Skuggan i vattnet), Inger Frimansson, First, 2011, 410 pages. Traduit du suédois par Carine Bruy.

Six années se sont écoulées depuis les événements de Bonne nuit mon amour.

Le lecteur retrouve la remarquable Justine Dalvik, sa grande maison au bord du lac, le gros oiseau noir qui partage son quotidien.

L'amant, Hans Peter, est encore là lui aussi. Six ans ont passé et il s'est intégré dans la vie de Justine, s'est installé dans la demeure au grand dam de l'oiseau qui se voit désormais consigné dans une volière, dans le jardin.

Justine est enfin heureuse... ou presque. Ces six ans n'ont pas suffi à effacer totalement les craintes, les angoisses qui la poussent à prendre sa barque en pleine nuit pour aller contempler les eaux noires du Mälaren. Une ombre hante Justine Dalvik, une ombre qui parvient même à effrayer le grand oiseau noir.

* * *

Même si Justine se taille encore la part du lion dans ce récit, d'autres personnages s'imposent et prennent une place très importante. L'ambiance de L'ombre dans l'eau est par conséquent moins "claustro" que celle du précédent roman: des intrigues parallèles s'ajoutent à celle qui concerne directement Justine. Il y a par exemple Jill, l'ancienne copine de classe, et Tor, rongé par la disparition mystérieuse de sa femme Berit. Il y a aussi Ariadne, femme de ménage soumise à son flic de mari, Tommy. Certains êtres se rapprochent, d'autres se déchirent... et Justine au beau milieu, déterminée à sauver son petit univers.

Avec ces deux romans Inger Frimansson s'est imposée comme un "maître" du roman noir suédois. Je leur fais une belle place dans mon petit "Panthéon" personnel (ou devrais-je plutôt dire "mon petit Valhalla"?)

D'autres titres d'Inger Frimansson sont disponibles en suédois -mais sans Justine- alors je croise les doigts pour que les traductions continuent.

lundi 20 juin 2011

Nouveautés en poche

Quelques titres arrivent au Québec, au format poche :


L'excellent Les Lieux sombres de Gillian Flynn, paru il y a un peu plus d'un an chez Sonatine. L'occasion de craquer sans se ruiner!




Également au Livre de Poche, L'heure trouble, le premier roman de Johan Theorin.






Chez Points c'est l'avant-dernier Arnaldur Indridason, le très bon Hypothermie, qui arrive cette semaine.





Enfin, vers la mi-juillet devrait paraître en poche chez Milady l'histoire de vampires suédois de J.A. Lindqvist: Laisse-moi entrer (merci à Vladkergan pour l'info). Pas lu, mais j'ai aimé les adaptations cinématographiques.

lundi 6 juin 2011

My name is Salander, Lisbeth Salander

Un petit avant goût de The Girl with the Dragon Tattoo de David Fincher, avec Rooney Mara et Daniel Craig.

Jusqu'au sommet de la montagne, Arne Dahl


Jusqu'au sommet de la montagne (titre original Upp till toppen av berget), Arne Dahl, Seuil, 2011, 405 pages. Traduit du suédois par Rémi Cassaigne.

L'enquête précédente (Qui sème le sang) avait laissé le Groupe A démantelé, ses membres éparpillés de-ci de-là au sein des administrations policières suédoises. Jan-Olov Hultin, le boss du groupe, n'est plus qu'un retraité qui s'efforce de se passionner pour le jardinage, sans grand succès.

Au hasard des mutations, Paul Hjelm retrouve Kerstin Holm dans un commissariat de quartier à Stockholm. Terminées, les enquêtes internationales et les serial killers. Hjelm & Holm se coltinent désormais les bagarres d'ivrognes, la petite criminalité quotidienne.

C'est ainsi que commence le roman: un bar, un soir de match opposant Hammarby à Kalmar. Des partisans alcoolisés et frustrés s'en prennent à des touristes à l'accent un peu trop smålandais à leur goût (Kalmar est la grande ville du Småland, vaste région du sud de la Suède). Dans la bagarre qui s'ensuit, un Smålandais se retrouve à terre, le crâne fracassé par une chope de bière.

Le duo Hjelm & Holm entre alors en scène pour interroger les témoins et tenter de débusquer ceux qui ont eu le temps de s'enfuir avant l'arrivée de la police.

Tandis que Paul et Kerstin soupçonnent que l'affaire du bar est plus complexe qu'elle n'en a l'air, d'autres événements sanglants vont avoir d'importantes conséquences pour nos héros. Tout d'abord une explosion dans une cellule de la prison de Kumla, qui laisse une fine couche de détenu sur les murs. Ensuite une fusillade mortelle entre deux gangs dans la zone industrielle de Sickla: une voiture qui fait boum, plusieurs truands au tapis, et une mystérieuse mallette évaporée. La hiérarchie policière n'a pas d'autre choix que redonner vie au Groupe A.

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Un polar bien secoué et distrayant

Dès lors, l'action s'enchaîne sans temps mort: mafia yougoslave, néo-nazis, drogue, pédophilie, et même les Métamorphoses d'Ovide (si, si!) le Groupe A ressuscité a du pain sur la planche et le lecteur ne s'ennuie pas.

Seul bémol: les enquêteurs font parfois des déductions surprenantes, à croire qu'ils sont dotés d'un sixième sens hyper développé.
Ce petit défaut est compensé par l'intrigue -dense- et le rythme -endiablé. Autre aspect agréable: les interactions des personnages et l'apport de sang neuf (notamment Sara Svenhagen, de l'unité antipédophile, qui va croiser la route du Groupe A et que l'on rencontrera très probablement dans le prochain roman de la série).
Le tout est pimenté d'une bonne dose d'humour: les flics du Groupe A ont la langue bien pendue et ne ratent jamais l'occasion d'une répartie cinglante!

dimanche 29 mai 2011

Millénium - Télé Québec

Petit rappel : c'est ce soir dimanche à 20h que Télé-Québec diffuse un documentaire sur Millénium dans sa série "Pour l'histoire".

À partir de la semaine prochaine, Télé-Qc diffusera le film Millénium dans sa version intégrale en six épisodes, les mardi à 21h.

dimanche 8 mai 2011

Let The Right One In : Vampires suédois


Tout a commencé avec un livre: Låt den rätte komma in de John Ajvide Lindqvist, paru en Suède en 2004.

Un film en a été tiré en 2008, dirigé par Tomas Alfredson. Il porte le même titre que le roman (en anglais: Let The Right One In) et est disponible en DVD. Le site officiel permet de voir une bande-annonce.

Le remake US est sorti sur les écrans l'an dernier et on le trouve désormais en DVD et Blu-Ray. Il s'intitule Let Me In et est dirigé par Matt Reeves.

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Le film suédois se situe quelque part dans une banlieue terne, proche d'un lac et de bois sombres, au début des années quatre-vingt. Un garçon de douze ans, Oskar (Kåre Hedebrant), vit seul avec sa mère récemment divorcée. Calme, presque effacé, Oskar est la victime d'un petit groupe de bullies à l'école.

Sa vie va être durablement bouleversée lorsqu'un homme (Per Ragnar) s'installe avec sa fille dans l'appartement voisin. La jeune Eli (Lina Leandersson, aux yeux inoubliables) est aussi brune qu'Oskar est blond, et elle se ballade volontiers pieds nus même en plein hiver. Oskar découvre rapidement qu'Eli a des côtés bizarres -son indifférence au froid par exemple- mais les deux enfants vont néanmoins sympathiser.

Il ne se passe pas longtemps avant que meurtres et disparitions ne sèment la peur dans les environs...

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Laisse-moi entrer...

L'adaptation américaine est bien faite (site officiel). L'histoire se déroule à la même époque (1983) mais l'action se situe à Los Alamos dans le Nouveau-Mexique. Les deux héros s'appellent désormais Owen (Kodi Smit-McPhee) et Abby (Chloë Grace Moretz). Richard Jenkins incarne un père à la fois inquiétant et triste.

Peut-être un peu plus d'effets spéciaux dans la version US mais le réalisateur n'en abuse pas, évitant ainsi de transformer l’œuvre en un banal film d'horreur. L'ambiance reste intime et les bois mortellement obscurs.

Une différence notable est l'introduction de la religion: la mère d'Owen est pieuse et n'omet jamais de réciter les bénédictions avant les repas. La version originale suédoise ignore totalement cette dimension. Mais là encore Matt Reeves n'a absolument pas forcé le trait et Let Me In n'est pas une mise en scène de la lutte entre le Bien et le Mal.

Dans les deux films tout repose sur le remarquable travail des jeunes acteurs: Oskar/Owen, Eli/Abby, et les camarades d'école du jeune héros. Les adultes gravitent autour de l'improbable petit couple, mais ils restent toujours à la périphérie, étrangers au drame qui se noue. Seul le père d'Eli/Abby comprend fort bien ce qui est en jeu.

La fin est identique (l'excellente scène de la piscine est à mon avis meilleure dans la version suédoise) et le spectateur quitte Oskar/Owen dans un train, le laissant partir vers un destin que l'on devine compliqué.

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Eli a douze ans. Elle a douze ans depuis très longtemps.

Plus qu'un film de peur, Let The Right One In est une histoire douce-amère sur l'amour et la fin de l'innocence, qui fort heureusement évite l'érotisation gnangnan qui afflige bien des productions "vampiresques". Pourquoi aime-t-on? Jusqu'à quel point peut-on accepter l'autre tel qu'il est? Le danger et l'amour, la proie et le prédateur, sont-ils compatibles?

Et surtout: jusqu'où peut-on aller par amour?

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Le roman a été traduit en anglais en 2007 (Let Me In). Il est publié en français aux éditions Télémaque sous le titre Laisse-moi entrer. Sauf erreur de ma part Télémaque n'est pas distribué au Canada, mais il est possible de commander le livre chez un libraire (prévoir un certain délai). On peut aussi le trouver à la BNQ.

Les films (suédois et américain) sont aisément disponibles.

Informations complémentaires (et trailers) sur le site The Internet Movie Database: Let The Right One In, et Let Me In.

[Je dois la découverte de ces deux films étonnants à Martin - muchas gracias Señor!]

jeudi 5 mai 2011

Sankta Psyko : le prochain Theorin

À ce jour Johan Theorin a publié trois romans: L'heure trouble, L'écho des morts, et Le sang des pierres.

Les trois font partie d'une même série et se déroulent à des époques différentes de l'année (respectivement l'automne, l'hiver, le printemps).

Le quatrième (et probablement dernier) est encore à paraître en Suède.

Fan fini de Theorin, je guette les signes annonciateurs...

Mon pouls s'est donc -légèrement- accéléré lorsque je suis tombé sur cette page de l'éditeur Wahlström & Widstrand.

Le titre m'a un peu étonné, car l'auteur envisageait celui de Rörgast.

La présentation de l'ouvrage réserve une grosse surprise et explique la différence de titre: Sankta Psyko n'aura rien à voir avec Öland et Gerlof Davidsson. Johan Theorin s'est autorisé un petit détour et a concocté une sombre histoire, un thriller dont le cœur sera Sankta Patricia (Sainte Patricia), une institution psychiatrique qui accueille des criminels mentalement perturbés. Au moins le titre ne devrait pas être trop difficile à traduire en français: Sainte Psycho, le sobriquet donné à l'établissement.



Le personnage central se nomme Jan Hauger. Il tient absolument -et parviendra- à travailler à Smultronstället (*) une école maternelle séparée de Sankta Patricia par un mur épais. Smultronstället accueille les jeunes enfants des patients de Sankta Psyko...

Le cadre aussi est différent, puisque ce roman se déroulera dans une ville de la côte ouest.

L'arrivée prochaine de ce thriller me fait plaisir, mais cela signifie qu'il va falloir patienter longtemps encore avant de retourner sur l'île d'Öland...


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(*) Litt. "le coin des fraises des bois". Ce terme désigne aussi un lieu d'une grande beauté, une sorte de jardin secret où l'on se sent merveilleusement bien (et hop, encore un mot nouveau!)

jeudi 28 avril 2011

Änglamakerskan - Le prochain Läckberg

Son dernier roman, Fyrvaktaren, est paru en 2009. Après une pause en 2010, Camilla Läckberg reviendra dans les librairies suédoises en septembre 2011 avec le huitième roman de la série Erica Falck.

La couverture d'Änglamakerskan a déjà été dévoilée par l'éditeur Forum:


"Änglamakerska" est pour moi un mot nouveau. La traduction correcte est probablement "la faiseuse d'anges".
En France cette expression désignait une "avorteuse".
Selon Wikipedia et le site de l'Académie Suédoise, le terme änglamakerska désignait jadis une femme à qui étaient confiés de jeunes enfants qu'elle laissait ensuite mourir par manque de soins.
Ces enfants n'étaient pas désirés; très souvent la mère n'était pas mariée, ce qui en Suède comme ailleurs était socialement inacceptable au tournant des 19e-20e siècle. Ces bébés encombrants nés en marge de la société étaient discrètement placés dans des familles d'accueil en échange d'un certain montant, puis définitivement oubliés.
Pour obtenir des rentrées d'argent régulières, les änglamakerskor avaient une solution aussi simple que cruelle: négliger et laisser mourir les bambins (voire tout bonnement les assassiner) afin de faire plus rapidement de la place à d'autres.

Wikipedia consacre une page à Hilda Nilsson, la dernière änglamakerska condamnée à mort. Jugée en 1917 pour avoir causé la mort d'au moins huit enfants, elle s'est suicidée dans sa cellule.

Camilla Läckberg est visiblement passionnée par le thème des marâtres psychopathes (Le tailleur de pierres et L'oiseau de mauvais augure viennent tout de suite à l'esprit). Ces "faiseuses d'anges" suédoises ne pouvaient que stimuler son imagination!

lundi 25 avril 2011

Finalistes du prix SNCF du polar

Signal d'alarme agité par Hannibal le lecteur (qui a bien aimé le Sang des pierres): la 11e édition du prix SNCF du polar va très bientôt entrer en gare.

Les trois finalistes de la catégorie "polar européen" sont Hiver de Mons Kallentoft, L'Écho des morts de Johan Theorin, Le Chuchoteur de Donato Carrisi.

Petit détail sympa, on peut écouter le début de l'édition audio des romans.

Indice personnel : "Les morts se rassemblent chaque hiver pour fêter Noël..."

Mise à jour du 28 avril: and the winner is... Le Chuchoteur de Donato Carrisi. Côté français le lauréat est Philippe Georget pour L'Été tous les chats s'ennuient.

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En jetant un œil sur ce site de la SNCF je découvre une idée géniale: le train du polar! Le polar est un genre qui a longtemps été (et est encore parfois) dénigré comme de la littérature de gare, alors quoi de mieux qu'un train pour le célébrer? [En regardant les photos, je me demande toutefois s'ils n'ont pas confondu avec le train "Disney"...]

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Jouons avec Agatha

Noir Suspense propose un jeu de questions réponses pour les fans d'Agatha: Connaissez-vous bien Agatha Christie?
Les questions ne sont pas faciles mais c'est l'occasion de faire travailler ses petites cellules grises, comme dirait Hercule.

samedi 23 avril 2011

Un endroit discret - Seichô Matsumoto


Un endroit discret (titre original Kikanakatta basho), de Seichô Matsumoto, Actes Sud (coll. Actes noirs), 2010, 216 pages. Traduit du japonais par Rose-Marie Makino et Yukari Kometani.

Tsuneo Asai est fonctionnaire au sein du Ministère de l'Agriculture. Sa parfaite connaissance des réglementations en vigueur -particulièrement en ce qui concerne la transformation des viandes- lui vaut le respect des industriels aussi bien que de sa hiérarchie.

Lorsque s'ouvre le roman, Asai est en déplacement à Kôbe. Il accompagne son chef, le directeur de cabinet Shiraishi. Les deux représentants de l'État sont accueillis et traités aux petits oignons par les professionnels locaux de l'industrie agroalimentaire. Réception, cocktails, geishas, tout est fait pour mettre Shiraishi à l'aise.

C'est au cours du dîner qu'Asai reçoit une terrible nouvelle de Tokyo. Sa belle-sœur lui annonce par téléphone la mort de son épouse, Eiko. Elle a été victime d'une crise cardiaque quelques heures auparavant. Asai aborde le "problème" d'une façon... zen:
"Comme Asai s'était absenté longtemps, son chef paraissait légèrement de mauvaise humeur. Asai, tenant du bout des doigts son bol brûlant de riz à la daurade, réfléchissait à la manière d'aborder le sujet avec lui. Il n'avait pas de temps à perdre. Les pleurs de Miyako [la belle-sœur] lui revenaient à l'oreille. Asai reposa sur son plateau le bol qu'il venait pourtant de prendre, et faisant glisser ses genoux, il se rapprocha de son chef.
- "Je suis absolument désolé, mais..." lui murmura-t-il à l'oreille.
Shiraishi pencha légèrement la tête vers lui d'un air interrogatif.
- "Je voudrais que cela reste entre nous, mais..."
Les invités étaient moins agités que lorsqu'ils buvaient du saké un peu plus tôt, mais les conversations allaient bon train.
- "... je viens tout juste de recevoir un coup de téléphone de mon domicile à Tokyo. Pour me prévenir de la mort subite de ma femme."
Le chef de cabinet tendait l'oreille d'un air perplexe, le mot "mort" ne suffisait manifestement pas à ce qu'il comprenne.
- "D'une crise cardiaque, il y a trois heures."
Il s'excuse ensuite platement de devoir rentrer à Tokyo et faire ainsi faux-bond à son chef.

Une telle entrée en matière m'a plu, et c'est avec curiosité que j'ai suivi Asai dans son "travail de deuil" (si on peut appeler ça comme ça...)

La mort d'Eiko ne bouleverse que modérément le brave homme, mais il va mettre un point d'honneur à reconstituer les derniers instants vécus par son épouse. Asai va donc se rendre dans le quartier de Yoyogi et visitera la boutique de produits de beauté Takahashi. C'est dans ce quartier, dans ce magasin, qu'Eiko a rendu son dernier soupir.

Mais que faisait-elle là, dans ce coin de la ville où elle ne connaissait personne? Cette question va pousser Asai à arpenter les rues de Yoyogi. Il découvrira vite que le chic quartier abrite quelques "hôtels de rencontre" très appréciés par les couples illégitimes...
Incapable de se défaire de ce terrible soupçon, très soucieux de savoir si oui ou non son honneur a été bafoué, Asai va s'engager dans une voie sans retour.

* * *

Après la très bonne surprise de La Maison où je suis mort autrefois, j'avais envie de lire un nouveau polar made in Japan. Et puis ça change un peu des auteurs en "son".

Ambiance faussement paisible, politesse extrême et ambitions dévorantes, courbettes et coups en traître, Un endroit discret est un cocktail très sympathique.

J'ai moins apprécié quelques répétitions et l'abondance de noms de lieux ou de personnes (des notes ou un peu d'aspirine permettent de surmonter ce petit problème).

Du même auteur sont parus en français: Le vase de sable (Picquier - 1987), Tokyo Express (Picquier - 1989), La voix (Picquier - 1992).
Seichô Matsumoto est décédé en 1992. Courte bio en français sur shunkin.net

lundi 18 avril 2011

La rivière noire - Elinborg mène l'enquête


La rivière noire (titre original: Myrká), Arnaldur Indridason, Éd. Métailié, 2011, 300 pages. Traduit de l'islandais par Éric Boury.

Lorsque se termine Hypothermie, Erlendur s'enfonce dans le brouillard quelque part dans la région des fjords de l'Est, hanté par une ancienne et très personnelle énigme.

Ses collègues à Reykjavik mènent donc les enquêtes criminelles sans lui.

Dans La rivière noire, c'est Elinborg qui prend la direction des investigations. Un homme, Runolfur, a été assassiné chez lui. Des indices laissent penser qu'il n'était pas seul cette nuit-là. Du rohypnol (la tristement célèbre "drogue du viol") est retrouvé en possession de la victime ainsi que dans son organisme.

Un châle, abandonné sous le lit, dégage une odeur exotique qu'Elinborg connaît bien: du tandoori. La chasse à l'homme -ou à la femme- commence.

* * *
Absence

Je l'avoue, l'absence d'Erlendur m'a un peu frustré. Le grognon commissaire occupait une telle place dans les livres précédents qu'il n'est pas si facile -du moins pour un fan- de se passer de lui.

Mais l'auteur a un projet, qui se dessine et se précise doucement, lentement, volume après volume. La rivière noire appelle très clairement une suite, ne serait-ce que pour répondre à quelques questions: que devient donc Erlendur? Comment se déroulent ses recherches dans l'Est? Saura-t-il trouver une réponse à la mystérieuse et ancienne disparition de son frère cadet ou bien reviendra-t-il bredouille une fois encore? Le suivrons-nous bientôt dans les montagnes de l'Est?

Bref, même absent, le commissaire le plus célèbre d'Islande trouve le moyen de s'imposer. Le lecteur a de plus l'occasion de découvrir la discrète Elinborg et sa petite famille. Dans l'ensemble, une très agréable lecture.

* * *
Culinaire
"Le corps de la victime s'était pour ainsi dire vidé de son sang, lequel avait séché sur le sol de l'appartement. Ce détail indiquait que son cœur avait continué de battre et qu'elle avait continué de vivre pendant un certain temps après l'agression.
Elinborg n'avait pu envisager de cuire à la poêle du muscle de bœuf après avoir vu ça, même s'il lui avait fallu essuyer les reproches de son fils aîné."

À lire ailleurs: les avis de Carnets noirs, Noirs desseins, Le blog d'Isa.

[Un grand merci à Dimédia et aux Éditions Métailié pour ce livre aux saveurs indiennes...]

dimanche 17 avril 2011

La Svenska deckarakademin fête ses 40 ans


La Svenska deckarakademin fêtait hier ses quarante ans d'existence. Quarante années pour encourager et faire connaître le roman policier dans toute sa variété.

Née officiellement le 16 avril 1971, la SD a compté dans ses rangs -ou compte encore- des auteurs tels Per Wahlöö et Maj Sjöwall, Aino Trosell, Anna Jansson, Inger Frimansson, mais aussi des critiques comme Gunilla Wedding.

Lorsqu'un éditeur français publie un polar suédois avec un beau bandeau rouge clamant "meilleur roman policier de l'année" c'est très souvent aux prix décernés par la SD qu'il fait référence.

Pour célébrer l'événement la SD a sorti un bouquin qui a pour titre "221 bons polars que vous devez lire avant d'être assassiné". On aime l'humour noir chez les polardeux.

Pourquoi 221 plutôt que 200, 220 ou 230?

C'est la (facile) devinette du jour!

* * *
Mise à jour

La devinette a été résolue par Canel, il s'agit bien d'une adresse! Le titre fait allusion au 221B, Baker Street, l'adresse de Sherlock Holmes à Londres. Canel, tu gagnes un prix d'une valeur inestimable: mes félicitations! ;-)

mercredi 13 avril 2011

Semaine chargée

Chargée côté boulot mais pas uniquement... Plusieurs auteurs suédois déboulent dans les librairies québécoises les 12-13 avril.


Déjà lu, ou à lire bientôt:

L'Ombre dans l'eau d'Inger Frimansson (First), suite du glaçant Bonne nuit, mon amour. Direct en PAL!

Le Sang des pierres de Johan Theorin (Albin Michel).


Ne connais pas encore l'auteur, mais compte bien découvrir:

Juste un crime de Theodor Kallifatides (en poche chez Rivages), sort en même temps que l'inédit Le Sixième passager (Rivages).

Kallifatides est un auteur suédois d'origine grecque.


Ne connais pas l'auteur, mais plus ou moins curieux:

Nephilim, d'Åsa Schwartz (Presses de la Cité).


Et tout ça arrive sur les cubes en même temps.
Alors, amis libraires, voici une idée (classique mais indémodable), une autre (euh? il est où le buffet?!) ou encore une autre (ok, c'est du danois, mais l'original est suédois), histoire de mettre de l'ambiance sur les planchers. Non ne me remerciez pas, mais invitez-moi si vous tentez un coup de ce genre :-))

Rock och roll, älskling!

mardi 5 avril 2011

Erik Winter a-t-il vraiment dit son dernier mot?

Gunilla Wedding (*) est toute contente: Åke Edwardson n'en a peut-être pas fini avec Erik Winter! Selon Wedding, l'auteur a déclaré en entrevue qu'il s'était un peu trop attaché au commissaire le plus chic de Suède pour le laisser définitivement tomber...

Pour le moment Edwardson est retourné au roman "classique" mais il envisage un come-back dans le monde du polar. Pas l'an prochain, mais peut-être en 2013.

Gunilla Wedding y croit dur comme fer. L'adresse de sa page est on ne peut plus claire: "/winter-de retour-en 2013"!

À la place d'Edwardson j'éviterais de contrarier la dame...


(*) Membre de la Svenska deckarakademin, rédige des chroniques culturelles pour le journal Skånska Dagbladet. Spécialiste du polar et grande amatrice de littérature policière britannique.

jeudi 31 mars 2011

Millénium sur Télé-Québec à partir du 29/05

L'intégrale de la série Millénium à Télé-Québec (La Presse). Extraits:
"La présentation des six épisodes de 90 minutes sera précédée par celle d'un reportage intitulé Millénium, l'histoire qui servira de guide à la genèse des romans, mais aussi de ce qui s'est passé à la suite de leur publication.
(...)
Les six épisodes de la série sont en fait les versions allongées et intégrales des trois films tirés des romans que les cinéphiles québécois ont vus au grand écran en 2009 et 2010.
(...)
L'émission Millénium, l'histoire sera présentée le dimanche 29 mai à 20 h. La diffusion des épisodes 1 à 6 aura lieu les mardis à 21 h du 31 mai au 5 juillet, avec rediffusion les samedis soirs à 22 h 30."

Ça me laisse du temps pour faire des réserves de popcorn.

dimanche 27 mars 2011

C'est pas beau de copier

Ce qui est amusant et intéressant avec un blog, c'est consacrer un peu de temps à écrire quelques lignes sur nos plaisirs de lecture, les auteurs que l'on admire, etc.
C'est comme un cahier de notes, mais public.

Ceci pour dire que je ne comprends vraiment pas l'intérêt de copier les billets d'autres blogueurs afin d'alimenter son site. Quel est le but? Où est le plaisir?

Quelle que soit la raison, une telle pratique est inacceptable et j'ai envoyé un message aux administrateurs du site Amicalien, qui compte un voleur hyperactif parmi sa communauté de blogueurs. Cette indélicate personne plagie apparemment de nombreux blogs (plusieurs de mes billets sur Johan Theorin ont été "emprunté" et "compacté" en un seul).

Plus de détails chez A sauts et à gambades.

Merci, Kathel, de m'avoir signalé ce problème.

jeudi 24 mars 2011

L'Heure trouble, format poche


Bonne nouvelle pour le porte-monnaie: l'Heure trouble, premier roman de Johan Theorin, est publié au Livre de Poche et sera bientôt disponible au Québec.

Un film est prévu sur les grands écrans suédois quelque part durant l'année. J'aimerais bien le voir mais sera-t-il distribué en dehors de la Suède?

dimanche 20 mars 2011

Döden på en blek häst - Amanda Hellberg


Döden på en blek häst (La Mort sur un cheval pâle), Amanda Hellberg, Éd. Forum, 2011, 315 pages.

Amanda Hellberg illustre -et parfois aussi écrit- des ouvrages pour la jeunesse. Döden på en blek häst est son deuxième roman pour adultes. Le premier s'intitule Styggelsen (L'Abomination) et a été publié en 2008 par un petit éditeur du nord de la Suède, H:ström Text & Kultur (site). C'est Forum (l'éditeur de Camilla Läckberg parmi bien d'autres) qui s'occupe de ce deuxième roman.

Amanda Hellberg est suédoise mais vit et travaille en Angleterre depuis plusieurs années avec son mari et leurs deux enfants. L'action du roman se situe dans deux villes qu'elle connaît bien: à Oxford principalement ainsi que dans la ville balnéaire de Brighton.

C'est justement à Brighton que se déroule le prologue. Birgitta se lève de bon matin avec l'étrange certitude que cette journée sera sa dernière. Elle vaque à ses occupations, fait du ménage, poste une lettre, se lave les cheveux, paye scrupuleusement son loyer de la semaine, puis va passer la soirée avec des amis dans un bar situé sur le Brighton Pier (une immense jetée accueillant de multiples attractions; on peut voir quelques photos sur Wikipedia).
La nuit est bien avancée lorsque Birgitta quitte le bar. Elle est seule. Elle ne voit pas la silhouette qui descend du carrousel puis s'approche d'elle à pas feutrés. Mais elle sent que la mort vient, elle est prête et ne crie même pas lorsque le couteau la frappe.

L'histoire se poursuit avec la jeune Maja Grå (qui apparaissait déjà dans Styggelsen). Maja est la fille de Birgitta. Elle n'avait plus reçu la moindre nouvelle de sa mère depuis l'âge de dix ans. Elle en a désormais vingt, est douée pour le dessin et vient d'être acceptée à l'université d'Oxford pour étudier l'illustration narrative. Elle y suivra notamment le cours du fringant professeur Leopold Chesterfield.

L'annonce de l'assassinat de sa mère trouble à peine l'existence solitaire de Maja (elle a perdu son père vers l'âge de douze ans). Après avoir supervisé les funérailles en Suède, elle fait un détour par Brighton avant de continuer sa route vers Oxford. Elle veut en effet rencontrer l'inspecteur King chargé de l'enquête et découvrir les lieux où a vécu Birgitta: la petite chambre qu'elle louait, le bar où elle a passé sa dernière soirée, le lieu du crime. Le lecteur découvre à cette occasion les étranges facultés de Maja. La jeune femme voit et ressent des choses qui sont invisibles au commun des mortels.

* * *
L'ennemi est parmi nous

Döden på en blek häst se situe à la frontière entre le polar et l'histoire de fantômes. Même si le lecteur frissonne à la lecture de certains passages, il ne s'agit pas d'un récit d'épouvante. Voilà un bon roman pour ceux qui aiment avoir un petit peu peur, mais pas trop et surtout pas tout le temps!

Le paranormal, la médiumnité -involontaire dans le cas de Maja- ont une place importante dans l'histoire mais Amanda Hellberg ne se contente pas d'une seule corde à son arc (le critique du Svenska Dagbladet a aimé le bouquin mais reproche à Hellberg -assez injustement selon moi- de ne pas parvenir à décider quel type de roman elle souhaite écrire).

Spectres mis à part, le séjour de Maja à Oxford est aussi l'occasion de découvrir le milieu estudiantin de la ville et particulièrement celui des étudiants en arts qui se destinent à la profession d'illustrateurs. Ce sont là des domaines et des lieux que connaît parfaitement l'auteure. Le lecteur suit Maja durant ses cours, s'intéresse à différentes techniques d'illustration (encre, crayon, pastel, aquarelle...), se promène dans les rues d'Oxford et arpente les couloirs lugubres de Mill Creek Manor, la résidence universitaire où est logée la jeune femme.

Elle y partage une chambre avec Nikita, une fille plutôt délurée qui prend Maja sous son aile. Ashley, l'incontournable dandy homosexuel, complète un trio qui devient vite inséparable. Les cours alternent avec les sorties, les fêtes, quelques beuveries, et bien sûr des réflexions sur l'art. Difficile de ne pas aimer ces étudiants, à la fois plein de doutes quant à leurs capacités et d'espoir en l'avenir.

Maja découvre par ailleurs -grâce à Ashley qui a un faible pour les commérages- le mystérieux "massacre de Mill Creek Manor". Quatre étudiantes mortes dans un délai de vingt-quatre heures, des années auparavant. Elles logeaient toutes les quatre au même étage que Nikita et Maja. La cause du décès est inconnue; des rumeurs d'empoisonnement et de sorcellerie circulent... ainsi que quelques fantômes.

L'amour est un autre élément du récit; Cupidon va lancer ses flèches sur la froide et timide Maja... sauront-elles percer sa carapace?

Ces différents éléments ne sont pas jetés au petit bonheur la chance dans le but d'augmenter le nombre de pages. L'histoire est soigneusement tissée et l'on découvre au fur et à mesure la cohérence de l'ensemble.

À noter que le volet "paranormal" est très classique. Les fantômes se comportent d'une manière extrêmement convenue (si on peut affirmer une telle chose pour des fantômes...)
Mais dans un cadre tel qu'Oxford, doit-on s'étonner si même les revenants sont traditionalistes?

* * *
La Mort sur un cheval pâle

Le titre du roman est inspiré par une peinture de Turner, Death on a Pale Horse, qu'Amanda Hellberg a pu admirer à la Tate Gallery de Londres. Maja profite d'une excursion dans la capitale en compagnie d'Ashley et Nikita pour aller contempler l'œuvre:

(Source: www.tate.org.uk)

Le prologue fait aussi écho au titre, lorsque l'assassin de Birgitta se glisse parmi les chevaux sculptés du carrousel avant de se diriger vers sa victime.

Dans le cours du récit le lecteur croise aussi le Cerf blessé de Frida Kahlo.

* * *
Un vocabulaire imagé et raffiné

Sa profession d'illustratrice inspire certainement Amanda Hellberg lorsqu'elle écrit. Tout d'abord parce qu'elle puise dans son expérience personnelle pour nourrir le récit (Oxford, les arts graphiques, les techniques propres aux illustrateurs, etc.) mais cela se perçoit aussi dans sa façon d'écrire.
Ma maîtrise du suédois est trop imparfaite pour porter un jugement définitif mais le vocabulaire m'a paru très recherché et varié (ce qui n'a pas facilité la lecture).

Les phrases sont travaillées et souvent très évocatrices. Lorsque Maja réalise par exemple que quelqu'un s'est glissé près d'elle pendant qu'elle rêvait devant le tableau de Turner, elle ne se contente pas de sursauter:
"En kall ilning jagar uppför min ryggrad och spricker ut till en isblomma i hårbotten", un frisson froid remonte le long de ma colonne vertébrale et s'épanouit telle une fleur de glace à la racine de mes cheveux.
Ma traduction ne rend pas justice à l'original, mais permet d'avoir une idée du "style Hellberg".

* * *

Un bon point pour la couverture. Très réussie, elle se décline dans une belle palette de gris avec pour seule note de couleur une branche de muguet (fleur favorite de Birgitta).

Anecdote: je ne pouvais pas m'empêcher de visualiser le personnage d'Ashley sous les traits de Chris Colfer, l'acteur qui interprète Kurt Hummel dans Glee! Il me semble qu'il "colle" bien au personnage.

* * *
Bientôt en français ?

La qualité et l'intérêt du récit justifieraient à mon avis une traduction, même si l'aspect "fantomatique" est très classique.

Döden på en blek häst
souffre peut-être du même "handicap marketing" que les romans d'Ingrid Hedström: l'auteur est scandinave, la langue d'origine est scandinave, mais l'intrigue ne se déroule pas en Scandinavie. Une fois traduit il sera difficile d'identifier ce livre comme un "polar nordique".

* * *
Sources diverses

Amanda Hellberg, le blog.
Entrevues: The Crime House (en anglais!)
À propos du roman: de nombreux liens sur le site de Svensk bokhandel (+ Dagens Nyheter)

samedi 19 mars 2011

Séries - Ingrid Hedström

Pas de traduction en français ni en anglais. Il existe des traductions allemandes.
Éditeur: Alfabeta.

Série Martine Poirot
  1. Lärarinnan i Villette, 2008 (*)
  2. Flickorna i Villette, 2009 (n) (billet)
  3. Under jorden i Villette, 2010
  4. Blodröd måne över Villette, 2011
  5. Rekviem i Villette, 2012

Distinctions attribuées par la Svenska deckarakademin:
(*) prix du meilleur premier roman de l'année ("bästa svenska debut")
(n) nominé pour le prix du meilleur roman policier de l'année

lundi 14 mars 2011

Sjöjungfrun / La Sirène - Camilla Läckberg


Sjöjungfrun (La sirène - l'animal mythique, pas la sirène des pompiers), Camilla Läckberg, Éd. Forum, 2008, 358 pages.

Dans ce sixième roman de la série nous retrouvons une Erica enceinte (encore? oui, encore!) mais très en forme. Bien que gênée dans ses déplacements par une énorme bedaine (elle attend des jumeaux), Erica est toujours aussi curieuse de ce qui se passe dans la bourgade côtière de Fjällbacka.

Et en matière d'événements notre héroïne est gâtée en ce début d'hiver... Un homme, Magnus, a disparu depuis plusieurs semaines. Sa femme Cia est rongée d'inquiétude et rend régulièrement visite à Patrik, au commissariat de Tanumshede. La petite équipe d'enquêteurs a eu beau interroger toutes les connaissances de Magnus, éplucher son courrier ou ses appels téléphoniques, faire du porte-à-porte, diffuser la photo du disparu dans les médias, rien n'y fait. Magnus s'est évaporé dans la nature.

Christian Thydell, lui, a toutes les raisons d'être heureux: il est marié à une femme amoureuse et dévouée, est père de deux fils qu'il adore, et son premier roman -intitulé Sjöjungfrun- reçoit un excellent accueil de la critique. Malgré ces succès Christian semble inquiet, nerveux, et ne fait pas très bonne figure devant les journalistes qui l'approchent. Erica, qui le considère comme un ami et publie ses propres livres chez le même éditeur, se met en tête de l'aider... à sa façon.

Fouineuse et déterminée, elle découvre vite que Christian reçoit depuis plusieurs mois des lettres anonymes menaçantes. Pire encore, il n'est pas le seul habitant de Fjällbacka à être la cible du mystérieux corbeau.

Un matin la nouvelle tombe: Magnus a été retrouvé...

* * *

Sjöjungfrun est un Läckberg typique: des personnages au passé souvent tourmenté, que l'auteure prend plaisir à torturer de toutes les manières possibles!

Le rythme du récit est toujours aussi efficace, s'accélérant sensiblement lorsque le dénouement approche.

Parlant de dénouement, celui-ci est quelque peu stressant... le 7e roman (Fyrvaktaren / Le gardien de phare) sera attendu avec impatience par les fans de la série! (Je n'ai pas l'intention de le lire immédiatement -je veux faire durer le plaisir- mais je n'ai pas pu m'empêcher de feuilleter les premières pages.)

* * *

Christian Thydell apparaissait déjà dans l'Enfant allemand. Il est en effet bibliothécaire à Fjällbacka et Erica lui demandait alors de l'aide pour des recherches dans les registres et archives de la commune. On découvrait à cette occasion qu'il travaillait sur un projet; il s'agissait bien sûr de son roman en cours d'écriture, Sjöjungfrun.

Je me suis amusé à chercher quelques infos sur la bibliothèque de Fjällbacka. Bien que petite et avec des heures d'ouverture restreintes, elle propose un accès Internet, un service de photocopie, de l'aide pour des recherches généalogiques, et prête également des films. (Source photo: Fjällbacka-Bladet, magazine local dont les anciens numéros sont disponibles en ligne au format PDF.)
L'intérieur de la bibliothèque est visible sur le site de la commune de Tanum (dont fait partie Fjällbacka).

Autre lieu intéressant à Fjällbacka: Badholmen. On y trouve le plongeoir en bois qui figure sur la couverture suédoise du roman. On peut le voir sous un autre angle sur la photo de droite (source: fjallbacka.com)

D'autres photos sur le site www.istavern.no. Outre le plongeoir on peut admirer quelques photos de la bourgade et découvrir l'auberge de jeunesse de Badholmen (voir aussi les photos de Per Svensson sur panoramio.com). Avis aux voyageurs!

vendredi 11 mars 2011

Ultimes rituels, d'Yrsa Sigurdardottir


Ultimes rituels, la traduction française de Þriðja táknið d'Yrsa Sigurdardottir, sort chez Anne Carrière. Disponible sous peu au Québec.

J'ai lu le bouquin dans sa version anglaise: Last Rituals.


Le site de l'éditeur précise que "Trois autres aventures de Thora et Matthew paraîtront en France dans les deux années à venir".

lundi 28 février 2011

Tout chaud tout beau

L'Ombre dans l'eau (la suite de Bonne nuit mon amour) est déjà disponible en France.
Automne sort cette semaine (troisième titre de la série, par Mons Kallentoft).

Les lecteurs québécois devront attendre un peu encore...


dimanche 27 février 2011

Le Pacte boréal, ou la colère des Ases


Le pacte boréal (titre original Stum sitter guden), Anna Jansson, Éd. Toucan, 2010, 316 pages. Traduit du suédois par Carine Bruy. Publié en Suède par Norstedts en 2000.

Il s'agit du deuxième ouvrage de la série Maria Wern traduit en français, mais le tout premier selon l'ordre de parution en Suède.

Le roman met en scène pour la première fois l'inspectrice Maria Wern. Voici le résumé de l'éditeur:
"Retour en arrière [par rapport à L'Inconnu du Nord, P.A.]. Maria Wern n'est pas encore commissaire et se trouve confrontée à un meurtre très étrange. Un homme est retrouvé pendu dans la forêt aux côtés d'un coq, d'un chien, et d'un chat. Scène épouvantable et qui fait immédiatement écho pour les enquêteurs aux exécutions rituelles souvent décrites par les textes de la mythologie nordique. Une secte serait-elle à l'œuvre ? Si c'est le cas, quelles en sont les motivations ? Une enquête commence, au cœur de l'âme viking, dans ses recoins les plus obscurs." (site de l'éditeur)

Le pacte boréal est un polar tendance thriller, avec une héroïne très classique (mère de famille soucieuse + flic dévouée + patron macho) et une intrigue assez touffue.

L'histoire se déroule dans une ville côtière imaginaire (Kronköping). La scène de crime fait inévitablement penser à un meurtre rituel inspiré par la mythologie viking (cela rappellera à certains le début d'Hiver). L'enquête démarre difficilement, avec très peu de témoins potentiels, mais elle rebondit bientôt lorsqu'un lien est établi avec un crime très semblable commis neuf ans plus tôt à Uppsala...

Parallèlement à l'enquête policière, Maria Wern doit gérer sa vie de famille; elle est l'épouse de Krister (elle l'aime, mais il n'est pas facile à vivre) et mère d'une fillette, Linda. Ses relations avec sa voisine de belle-mère sont tendues, ce qui ne facilite pas la vie du couple.

* * *
Ils sont fous ces Vikings

L'enquête recèle une petite difficulté pour un lecteur non scandinave. La religion des Ases (Wikipedia) nous est largement inconnue, à part quelques grands noms (Odin, Thor). Mais quid des Asynes (féminin de "Ase"), de la biographie d'Odin et ses deux corbeaux, ou du collier de Freya? Heureusement les enquêteurs ont la bonne idée de faire appel à un spécialiste de l'ancienne civilisation, ce qui est surtout un bon moyen pour rafraîchir les connaissances des lecteurs!

* * *
Lectures en série

N'ayant pas lu l'Inconnu du Nord, je ne peux pas apporter de réponse définitive à la question "Faut-il absolument lire le Pacte avant l'Inconnu?". Ma petite expérience des séries policières nordiques m'incite néanmoins à penser que non, l'ordre de lecture n'est probablement pas très important.

Très souvent chaque polar est totalement indépendant, même s'il appartient à une série. Les romans d'Edwardson ou de Dahl sont un bon exemple: l'histoire des personnages récurrents évolue d'un titre à l'autre, mais c'est l'enquête policière qui forme l'essentiel du récit. La vie privée des héros y est à ce point secondaire qu'il importe peu d'apprendre qu'Untel divorce avant de lire le bouquin dans lequel il se marie...
C'est très différent pour la série de Camilla Läckberg, qui accorde autant d'intérêt à l'histoire personnelle des personnages qu'à l'intrigue criminelle. Dans ce cas précis il vaut mieux découvrir les romans dans le bon ordre.

Petite remarque finale concernant la photo de couverture: elle est tellement à côté de la plaque que c'en est drôle. Oubliez les deux types en burnous, ils n'ont vraiment rien à voir avec l'histoire...

[Un gros merci à Hachette Canada et au Toucan pour ce livre.]

mardi 22 février 2011

Couvertures : Jungstedt et Larsson

À paraître très, très bientôt en France: Le Cercle intérieur de Mari Jungstedt.

Horreur boréale d'Åsa Larsson en format poche est, lui, disponible depuis peu.

Voici les couvs!





















Le bijou sur la couverture du Jungstedt représente Mjöllnir (ou Mjölner), le marteau de Thor. On le trouve facilement en Suède dans les boutiques pour touristes, sous forme de pendentif comme sur la photo du livre mais aussi sur des tee-shirts. [Malgré son orthographe a priori rébarbative, Mjöllnir est très doux à l'oreille; on pourrait le décomposer ainsi: "mieul-nir".]