lundi 30 août 2010

Nouvelles en vrac

Böcker och godis (Books and candy)

Les amateurs de swaps vont être contents. Canel organise un Swap Frissons en Noir & Blanc pour préparer Halloween sérieusement. Tous les détails pratiques sur son blog.


Le thème: meurtres, frissons, et pays nordiques.
J'aurais l'occasion d'en reparler bientôt.

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Complètement timbrés

Dommage qu'il soit impossible d'utiliser ou même se procurer des timbres suédois en France ou au Canada. La Poste suédoise vient en effet de lancer une série de timbres en l'honneur de quelques grands noms du polar (info Deckarhuset)
(cliquer sur l'image pour agrandir)

Maj Sjöwall & Per Wahlöö, le couple "fondateur" du nouveau polar suédois a droit à son timbre, ainsi que les "mégastars" Stieg Larsson et Henning Mankell. On trouve aussi deux auteurs moins connus en France: Liza Marklund et Håkan Nesser.

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A mari usque ad mare

Un défi centré sur la littérature canadienne, ça existe-tu? Eh bien oui désormais ça existe grâce à Des livres en trop qui propose une découverte de la littérature des dix provinces et trois territoires qui forment la Confédération, de Vancouver jusqu'à St. John's et des Grands Lacs jusqu'à Iqaluit.

Il y a quatre niveaux pour satisfaire le curieux comme le bibliovore. Pour le moment c'est le niveau "Jacques Cartier" (2 à 5 livres) qui attire le plus de participants.

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Devinette

Qu'est-ce qui est globalement noir, avec un peu de rouge et de blanc, qui coûte environ 11.50 euros, qui est petit mais massif et qui fait penser à un jour de la semaine quand on le regarde?

La réponse bientôt.

dimanche 29 août 2010

Darling Jim - La séduction du mal


Darling Jim (titre original Darling Jim), de Christian Mørk, publié au Serpent à Plumes en 2009. Repris chez Pocket en 2010, 410 pages. Traduit de l'anglais par Agnès Jaubert.

L'auteur est danois, mais la langue originale de ce roman est l'anglais.

Ambiance: L'homme à la moto d'Édith Piaf, bien sûr! (YouTube)

L'histoire se déroule en Irlande, à Malahide dans la banlieue de Dublin et sur la côte ouest dans la petite ville de Castletownbere, dans le comté de Cork.

Tout commence avec Desmond, le joyeux facteur de Malahide. Sa curiosité est la cause d'une macabre découverte dans une maison de la ville. La police y trouve les corps de Moira Hegarty et ses deux nièces, Fiona et Roisin Walsh. Mais ce n'est pas un "banal" triple meurtre. Les enquêteurs réalisent très vite que les deux nièces étaient retenues prisonnières chez leur tante, qu'elles ont été affamées et empoisonnées à petit feu, et que la tante a été tuée à coups de pelle.

Un troisième prisonnier a réussi à s'enfuir. Mais où est-il? Qui est-il? Quel drame familial a pu aboutir à la mort de ces trois femmes?

Desmond, traumatisé, a plongé dans une profonde dépression. C'est le jeune Niall qui reprend le poste de facteur. Il découvre un jour, dans le conteneur des courriers perdus, une mystérieuse enveloppe:
À celui qui la trouvera
Bureau de poste
Townyard Lane, Malahide
L'enveloppe contient un cahier, le journal des derniers jours de Fiona Walsh. Niall ne va hésiter qu'un court instant: le donner à la police, ou bien le lire? Sa curiosité l'emporte (heureusement pour nous) et il va se lancer sur les traces des sœurs Walsh, tenter de comprendre leurs vies, le rôle qu'y a joué le fameux Jim qui donne son titre au bouquin, ainsi que les événements qui ont provoqué la mort des jeunes femmes.

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"Cette salope méritait tous les coups qu'elle a reçus"

Darling Jim est un roman sur le désir, la passion, la vengeance, la mort. C'est un récit à plusieurs voix: celles de Niall le facteur et des sœurs Walsh, qui se sont débrouillées pour laisser un témoignage avant de mourir. Le style est très agréable (bravo à la traductrice), ce qui permet -entre autres choses- de profiter pleinement de l'humour, léger mais souvent présent.

On y croise un seanchaí (un raconteur d'histoires irlandais cf. Wikipedia) au charme irrésistible et à la moto rutilante, qui par ses histoires donne un côté conte de fées à l'ensemble (des fées plutôt horrifiques, toutefois).

Darling Jim est un très bon roman, mais je mettrais tout de même un bémol pour les dernières pages: ça finit trop vite! De plus, un personnage clef n'est pas assez "étoffé" à mon goût.

Je recommande l'avis de Bladelor d'Oceanicus in Folio, grâce à qui j'ai découvert ce roman. Voir aussi Les bonheurs de Sophie, Yspaddaden, rien que des avis positifs! C'est souvent bon signe.

samedi 21 août 2010

Nouvelles du Ouèbe

Stockholm, ville trépidante! Erica, sur Deckarhuset, explique fièrement que le Festival culturel de la capitale suédoise a mis en place le plus grand présentoir à livres au monde (bokbord, litt. table à livres) (*). Plus de 500 tables alignées sur deux rangées le long de la Drottningatan. La bokbord fêtait ses vingt ans cet été.
Erica et son copain ont abandonné après 3 heures (et 26 bouquins achetés); ils n'ont exploré qu'une des deux rangées...

Camilla Läckberg dévoile des photos des préparatifs du mariage et de la fiesta qui a suivi (bon... je vais faire comme si je n'avais pas remarqué la tenue du marié).

Yspaddaden se fait une cure R.J. Ellory et enchaîne deux billets/coups de cœur: Seul le silence et Vendetta. On ne peut pas dire qu'elle n'a pas aimé: "(...) après avoir lu les deux livres de Roger Jon Ellory parus en France, je pense que ce type est un génie, oui, rien de moins".

Puisqu'on parle des auteurs que j'aime... Kathel de Lettres exprès a lu L'Heure trouble de Johan Theorin. Extraits: "J’avais envie de lire ce roman depuis que j’ai rencontré Johan Theorin aux Quais du Polar au printemps" (veinarde!) "Voilà, il ne faut pas en raconter davantage, les retours en arrière qui permettent de comprendre petit à petit ce qui s’est passé, sont très bien faits, ne laissant qu’une petite marge d’avance au lecteur, s’il est perspicace, ce qui n’est pas mon cas" (hum... pareil de mon côté...)

Mic de Noir suspense se penche sur sa boule de cristal et nous annonce la parution du prochain Ellory chez Sonatine: Les Anonymes (voir ce billet), ainsi que la dernière enquête de Wallander (voir cet autre billet).

Aux USA, The Girl with the Dragon Tattoo (Millénium I) est en tête des ventes catégorie livre de poche (60 semaines de présence dans le palmarès!) tandis que The Girl who Kicked the Hornet's Nest (Millénium III) est en tête des ventes côté grand format.

Bladelor d'Oceanicus in Folio annonçait il y a déjà quelques jours la parution prochaine d'un 25e Yoko Tsuno, La Servante de Lucifer. Vu le dessin de couv, on devrait retrouver les Vinéens.

Enfin, j'ai découvert cette année (mais un peu tard) la Journée mondiale de soutien aux animaux martyrs (blog de Chaplum). C'était le 11 août.

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(*) à la réflexion, il vaudrait peut-être mieux ici traduire "bord" par "buffet" plutôt que par "table" sur le modèle du célèbre "smörgåsbord", le typique buffet suédois (voir Wikipedia pour se mettre l'eau à la bouche).

vendredi 20 août 2010

Rachel Bloom aime bien Ray Bradbury

Bon, les moins de 14 ans, dehors! Allez plutôt surfer sur des sites inoffensifs, par exemple les pages consacrées au télescope spatial Hubble.

C'est fait? J'ai votre parole? Ok.

La vidéo ci-dessous met en scène la comédienne Rachel Bloom. Elle a trouvé une manière... euh... efficace et très personnalisée de faire connaître sa passion pour l'auteur de SF Ray Bradbury. Elle risque de recevoir plein d'invitations pour les salons du livre après une telle prestation!

C'est un clip malin, très drôle et bien fait, excellent pour le moral et en prime ça donne envie de lire Ray Bradbury (ou tout au moins Something Wicked This Way Comes!)




Voilà qui risque toutefois de susciter la jalousie des autres auteur(e)s. Alors les fans de Kurt Vonnegut, Maxime Chattam, etc etc etc, vous savez ce qu'il vous reste à faire...

mercredi 18 août 2010

Rooney Mara donnera la réplique à Daniel Craig

Millenium version US, ça progresse.

Sony Pictures a révélé les noms des deux acteurs qui tiendront les rôles principaux: James Bond Daniel Craig jouera Mikael Blomkvist et Rooney Mara incarnera Lisbeth Salander (voir aussi Le Devoir). Un beau visage fin et régulier, des yeux clairs et candides: les maquilleurs et coiffeurs vont avoir du boulot pour la transformer en geek gothique mais elle a quelque chose dans le regard qui est peut-être de bon augure. À mon avis, lorsqu'elle passe de la (fausse) douceur à la colère froide ça doit être intéressant à voir.

Je reste tout de même prudent car Hollywood a un talent fou pour cochonner les remakes a déjà eu l'occasion de rater des reprises...
La sortie du film US est annoncée pour le mois de décembre 2011.

The Guardian donne quelques autres infos.

Noomi Rapace et ses petits camarades ont placé la barre très haut (ci-dessous l'affiche américaine du "vrai" film, avec Noomi Rapace). Nous saurons dans 16 mois si l'équipe américaine est à la hauteur du défi.

dimanche 15 août 2010

Percy Jackson and the Olympians - vol.1 à 3


Les sorciers, vampires et loups-garous étant déjà pris par d'autres auteurs, Rick Riordan a eu une idée intéressante: réactualiser les vieilles légendes grecques.

Tout est néanmoins chamboulé et adapté à un (jeune) public du XXI siècle, qui n'a que rarement eu l'occasion d'entendre parler de la Grèce (antique ou moderne). Riordan plante donc le décor aux USA, principalement du côté de New York avec des excursions à Washington, Las Vegas, Los Angeles, San Francisco, etc. Le calcul n'est pas mauvais car la géographie de la Grosse Pomme est plus connue que celle d'Athènes. Les puristes, à l'inverse, pourraient s'en indigner.

Dans le monde de Percy Jackson, les dieux grecs et autres créatures mythiques existent et se mêlent toujours des affaires des Hommes. Plutôt que transporter les lecteurs dans les ruines de Sparte et les collines d'Ithaque, l'auteur a tout simplement déménagé l'Olympe et les dieux à New York. C'était osé.
Riordan est bien évidemment obligé de justifier un si radical changement de résidence. Voilà en gros l'explication fournie: jadis la Grèce était au cœur de la civilisation, et les dieux étaient au cœur de la Grèce. Mais avec le temps et les aléas de l'Histoire le "centre" de la civilisation occidentale s'est déplacé: Rome, Paris, Londres (etc...) ont pris le relais d'Athènes. L'Olympe a accompagné le mouvement, la montagne sacrée a régulièrement changé de code postal. Aujourd'hui, c'est New York qui est la métropole occidentale la plus remarquable au sein du pays le plus puissant, et c'est donc au-dessus de ses buildings que plane l'Olympe.

Une fois accepté ce postulat de base (ça risque de renâcler du côté de St-Germain-des-Prés), le reste suit assez facilement. Après tout, il n'est pas plus difficile d'accepter un Olympe baladeur que des vampires romantiques ou des écoles de sorciers!

Les lecteurs qui se souviennent de leurs classiques grecs sont avantagés; ils devineront facilement, par exemple, qui se cache derrière la belle C.C. et pourront discuter des mythes grecs avec leurs rejetons. Pour le barbare moyen -dont je suis- le récit garde son suspense tout en ayant une familiarité certaine. Même si nos lectures de jeunesse sont oubliées depuis longtemps, les Hespérides, la Chimère, Atlas, Tantale et son supplice, Pan et ses satyres, Pégase, tous ces noms nous sont plus ou moins familiers.

Les puristes ont ici une occasion en or à saisir: Percy Jackson and the Olympians remet au goût du jour une littérature souvent jugée ennuyeuse et dépassée. Les mots "Odyssée" ou "Homère" évoquent plus volontiers des lutrins poussiéreux et des vieux profs barbants que des héros cools et des aventures palpitantes. Grâce à la saga de Riordan, le lecteur pourra se rappeler (ou apprendra) que les légendes grecques sont pleines de meurtres, de trahisons, d'amours contrariées, de monstres, de tonnerres et d'éclairs, d'armes fabuleuses, de parricides et -cerise sur le sunday- de cannibalisme doublé d'infanticide (le titan Chronos avait pour habitude de bouffer ses enfants; cela ne portait guère à conséquence puisqu'ils étaient immortels mais ça a durablement plombé l'ambiance dans la famille).

Les dieux eux-mêmes ne changent guère (normal, ils sont immortels). Adaptation oblige, l'Olympe et ses habitants ont des petits côtés "Loft Story". Arès est un motard belliqueux, la sulfureuse Aphrodite trompe toujours son époux Héphaïstos dans les endroits les plus improbables (un aquaparc!), Apollon est un bellâtre amateur de bolides qui ne quitte jamais ses Ray-Ban, Zeus se met toujours aussi facilement en rogne, Poséidon a adopté le look bermuda/chemise hawaïenne, etc. Tout ce petit monde s'est adapté à sa nouvelle terre d'accueil; Hadès a même installé ses pénates sous Los Angeles. Hollywood porte des Enfers, il me semble avoir déjà vu ça quelque part...

Percy Jackson, comme plusieurs autres personnages, est un demi-dieu (il est fils de Poséidon et d'une mortelle), un héros sur le modèle de Persée, dont il porte le nom (Perseus = Percy). C'est un gentil petit gars amateur de jeux vidéo et de malbouffe, plutôt content d'avoir des superpouvoirs, mais très pataud avec les filles. Petite remarque en passant: le monde de Riordan, contrairement à l'original grec, est résolument et exclusivement hétérosexuel. La sexualité n'est bien sûr pas explicite mais elle n'est pas absente de l'intrigue: on apprend par exemple que Zeus ne se prive pas de cocufier Héra, mais uniquement avec de belles femmes ou avec des nymphes. Pas la moindre trace de Ganymède ou autre mâle tentateur. Les dieux grecs -et les héros qu'ils engendrent- ont laissé leurs mœurs "bigarrées" sur le Vieux Continent. Mieux que les pizzas et le Pepsi Light, c'est ce genre de détails qui nous rappelle que nous sommes en train de lire une histoire du XXIe siècle après Jésus-Christ, avec un habillage pseudogrec. Le résultat n'est toutefois pas mauvais du tout puisqu'on retrouve tout ce qui fait l'intérêt d'une intrigue: amours, amitiés, trahisons, complots et combats, on n'a pas le temps de s'ennuyer! On perd toutefois en authenticité ce que l'on gagne en bienséance.

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Une aventure en cinq volumes

La série se compose de cinq livres (à ce jour je n'ai lu que les trois premiers):

The Lightning Thief (Le Voleur de foudre): Percy, jeune new-yorkais en pension dans une école pour "cas difficiles", découvre sa véritable nature et l'identité de son papa (Poséidon). Il commence alors sa formation de demi-dieu au "Camp Half-Blood" sur Long Island (un camp de vacances pour jeunes demi-dieux) Le camp est dirigé par le très blasé Mr D., alias Dionysos. Celui-ci n'est pas là par vocation (il n'aime guère les enfants) mais à cause d'une punition imposée par Zeus. Percy se fait quelques bons amis ainsi que de solides ennemis que l'on retrouvera dans les volumes suivants. Il met au jour un sombre complot qui menace l'Olympe, et par conséquent le monde tel que nous le connaissons.

The Sea of Monsters (La Mer des monstres): le plus "odysséen" des trois premiers volumes. Percy part en mer secourir son vieux pote Grover en compagnie de la futée Annabeth, fille d'Athéna. La lutte du bien contre le mal se poursuit. La fin est très astucieuse!

The Titan's Curse (Le Sort du titan): le plus complexe parmi les trois premiers. Le plus sombre aussi puisque, pour la première fois, au moins un personnage meurt (s'il existe quelque chose comme la mort dans cet univers magique peuplé de divinités). Les héros sont confrontés à leurs petits défauts; l'un d'eux doit affronter son appétit pour le pouvoir. Succombera? Succombera pas?

The Battle of the Labyrinth et The Last Olympian terminent la série.

Percy Jackson and The Olympians est publié en anglais chez Hyperion Books (format paperback disponible pour les trois quatre premiers volumes). Albin Michel édite la série en français, le format poche sort petit à petit chez Hachette.

Le héros vieillit et évolue (un peu) d'un tome à l'autre: Percy commence son périple à l'âge de 12 ans, et prend une année avec chaque bouquin (exactement comme Harry Potter).

Liens: Canel-Junior est en train de lire la série en français. Il a pris une bonne avance puisque le billet sur la Bataille du Labyrinthe est déjà prêt. Bladelor d'Oceanicus in Folio discute du premier volume, et donne son avis sur le film.

Pour poursuivre la lecture sur le sujet: on trouve facilement dans des éditions de poche les grands classiques de la littérature grecque, et notamment L'Iliade et L'Odyssée d'Homère (y compris des éditions pour la jeunesse chez Hachette ou Nathan: L'Odyssée, Hercule, Persée et la Gorgone, et bien d'autres).

Rick Riordan a commencé au printemps 2010 la publication des Kane Chronicles (premier volume: The Red Pyramid). La recette semble la même, appliquée cette fois à la mythologie égyptienne.


[Participe au challenge Lire en VO]


dimanche 8 août 2010

Réflexions

Un des plaisirs de la lecture, c'est de pouvoir partager.

Partager les moments d'enthousiasme le plus souvent ("Tu te souviens ce passage quand Lisbeth reste sur le bord de la route tandis que la voiture de l'avocate s'éloigne?", ou encore "Peter Fforde! Yé-tu assez beau!"), plus rarement les déceptions.

Partager les découvertes fait partie de ces petites joies ("Comment? Tu ne connais pas le seul roman écrit par Kurt Vanghelderdongen?! Ma chérie tu dois a-bso-lu-ment le lire, il jette une lumière indispensable sur l'approche vanghelderdongeniste du suspense et sa volonté de rupture avec l'école agathachristienne. Tu vas capoter!").

Un blog permet tout cela, en plus d'être un mélange de base de données, de notes de lecture et de pense-bête.

En ouvrant Dum spiro lego, j'ai volontairement restreint la thématique au polar scandinave, en gardant néanmoins la porte ouverte à ce qui est du polar sans être scandinave, ou ce qui est scandinave sans être du polar.

Mais que faire lorsqu'un bouquin n'est ni du polar, ni du scandinave? En fait le cas s'est déjà présenté, mais c'était un petit clin d'œil (cats rule! meow!).

Que faire par exemple dans le cas de la littérature jeunesse, Percy Jackson and the Olympians, ou Hush, Hush? Dans ce cas on reste encore dans le domaine du roman, mais quid de Baudelaire, Coyne, Comte-Sponville et autres?

Une solution élégante serait d'ouvrir un autre blog. J'y vois deux inconvénients:
1) il me faudrait inventer et retenir une deuxième paire de login/mot de passe, et
2) je lis d'abord du polar, un 2e blog risquerait de n'être que le "parent pauvre" de celui-ci, ou au contraire se bâtir au détriment de celui-ci.

Mais conserver un seul blog aurait aussi ses désavantages.

Une troisième solution serait de continuer à faire l'impasse sur tout ce qui sort du cadre "polar et/ou scandinave".

Pour le moment j'hésite entre les solutions 1 (à 60%) et 3 (à 40%).
À suivre...

samedi 7 août 2010

La princesse des glaces se marie

Eh oui, encore un billet "pipole", mais il va être très court.

Camilla Läckberg a épousé hier son compagnon, Martin Melin.

L'auteure en parlait depuis quelque temps sur son blog, eh bien c'est fait: Idag!!!!!!!!!!!!

lundi 2 août 2010

Ça aurait pu être le paradis - Psy en danger


Ça aurait pu être le paradis (titre original Någon sorts frid), Camilla Grebe & Åsa Träff, Le Serpent à plumes, 2010, 381 pages. Traduit du suédois par Max Stadler et Lucile Clauss.

Voici un premier roman, signé par deux sœurs.

Ça aurait pu être le paradis est un thriller psychologique. L'héroïne, Siri, est psychologue. Elle a 35 ans, vit seule depuis la mort de son compagnon, Stefan. Elle partage un cabinet de consultation avec deux autres collègues à Stockholm, sur la Medborgarplatsen dans le quartier de Södermalm rendu célèbre par la trilogie Millénium. En fait, Siri ne travaille pas très loin de la Götgatan, un peu au sud des locaux du célèbre journal où sévit Mikael Blomkvist.

La jeune psychologue vit dans une maison en bord de mer, à Värmdö, sur la grosse île du même nom à l'est de la capitale. Sa vie se partage entre ses consultations à Stockholm, et la maison qu'elle avait achetée avec Stefan. À l'est de Stockholm s'étend un patchwork de presqu'îles et d'îles, un paradis pour les campeurs, les pêcheurs et les marins du dimanche.

Les cordonniers sont paraît-il les plus mal chaussés. Les psys, de leur côté, ne sont pas immunisés contre les petites névroses. Siri a ses propres problèmes. La phobie de l'obscurité, pour commencer, qui la pousse à allumer toutes les lumières dès que la nuit approche; la mort de Stefan, ensuite.

Son quotidien est perturbé, mais à peine, lorsqu'elle s'aperçoit que quelqu'un s'intéresse à elle. Une lettre étrange reçue par la poste, l'impression d'être observée parfois. Siri ne le réalise pas immédiatement, mais sa vie va être entraînée dans une spirale dangereuse.
"Cela fait maintenant plusieurs années que la peur me tenaille et je peux dire sans exagérer que je la connais bien, si bien que je ne m'en rends même plus compte quand elle s'empare de moi à la tombée de la nuit. Je l'accueille, résignée, telle une vieille amie qui n'est pas tout à fait la bienvenue.
C'est pourquoi je dors la lumière allumée."
Pour un premier roman, ce n'est pas mal du tout. Ça aurait pu être le paradis est un thriller psychologique très classique, qui fonctionne bien. Il y a plusieurs "candidats au crime" et le lecteur peut s'amuser à élaborer des théories.

L'une des auteures (Åsa Träff, la petite sœur) est psy, ce qui donne une petite touche d'authenticité au roman.

Le prix du bouquin est excessif (40.95$ au Canada). Cela va nécessairement nuire à sa diffusion (cette remarque vaut également pour les Kallentoft, publiés dans la même collection).

La traduction est bonne, hormis une ou deux coquilles. Je ne comprends toutefois pas pourquoi "Skåne" n'a pas été correctement traduit par le mot "Scanie", bien plus évocateur pour des lecteurs francophones. Dans un autre passage il est question d'un mélange de "salive et de snus"; je connaissais le mot suédois snus (du tabac en poudre que l'on se colle contre les gencives) mais je ne l'avais jamais lu ou entendu en français (Wikipedia, pour plus de détails).

Les sœurs Grebe & Träff, encouragées par ce premier succès, ont écrit une suite aux aventures de Siri Bergman. Bittrare än döden (Plus amer que la mort) sort cette semaine en Suède.