dimanche 20 septembre 2009

Peter Kihlgård - Le restant de nos jours

[texte repris d'une fiche de présentation réalisée initialement pour un réseau de bibliothèques]

Né à Öbrero en 1954, Peter Kihlgård a grandi à Sundsvall et Umeå. Il vit désormais à Stockholm.

Reconnu dans son pays, Peter Kihlgård est l'auteur, depuis 1982, d'une douzaine de romans et de pièces de théâtre.

Le restant de nos jours est son dernier roman publié en Suède (en 2007) et le premier traduit en français.

L’auteur a reçu le prix Stina Aronsons en 2008 pour ce roman. Ce prix a été institué en 2002; il est attribué par une académie littéraire suédoise fondée en 1913 : la Samfundet De Nio (la Société « Les Neuf »).





Les personnages de Kicki & Lasse sont apparus pour la première fois dans une nouvelle, "Diorama", publiée en 1998 dans le recueil Serenader.

Kicki y découvrait qu’elle était atteinte d’un cancer, et Lasse tentait de se défaire de sa dépendance à la nicotine.

L’auteur a retrouvé ses deux personnages quelques années plus tard dans une pièce radiophonique: Cinéma Vérité. Kicki et Lasse, furieux d’avoir été maltraités par leur auteur, le kidnappaient, le ligotaient et l’enfermaient dans une cave, puis le menaçaient de mort s’il refusait d’alléger leur funeste destin.

Photo: Leif Andrée (Lasse), Lina Englund (Kicki) et Peter Kihlgård prennent une pause –et la pose- pendant l’enregistrement de Cinéma Vérité / Source photo: Sveriges Radio, www.sr.se)

Le chantage a visiblement porté ses fruits, puisque Kicki et Lasse reviennent dans Le restant de nos jours, malgré le cancer, l’abus de cigarettes, et un infarctus pour Lasse.

Pas à pas, Peter Kihlgård parcourt 29 années de vie commune, jusqu’à la première rencontre des deux amants.

L’histoire d’un amour, malgré la maladie, les querelles, l’usure, les coups du sort et la mort qui rôde.

(Sources : Actes Sud, www.expressen.se)

dimanche 13 septembre 2009

Quand le loup n'est pas là les rennes dansent


De Thomas Kanger nous ne connaissons pas grand-chose. Un seul de ses livres a été traduit en français: Le temps du loup, aux Presses de la Cité début 2009, traduction Terje Sinding (voir aussi la description de l'ouvrage chez SkandiLit).

En Suède par contre, l'auteur est bien connu (voici son site personnel).

Né en 1951, il exerce la profession de journaliste depuis 1980; il a tout d'abord travaillé pour des journaux, puis pour la télévision.

Depuis 2002 il a réalisé plusieurs documentaires pour la télévision nationale suédoise.

Il a également participé à la formation de journalistes au Vietnam, dans les territoires disputés en Israël, et au Sri Lanka.

Il est également l'auteur de cinq polars publiés entre 2001 et 2007. Leur personnage central est une commissaire, Elina Wiik, qui travaille au sein de la police criminelle de Västerås, à l'ouest de Stockholm.

Un seul de ces romans a été traduit en français, le quatrième de la série: Le temps du loup (titre original: Söndagsmannen, "l'homme du dimanche"). Le lecteur ne saisira donc pas les quelques références au passé récent d'Elina Wiik, mais les informations fournies sont suffisantes pour nous permettre de suivre les événements.

La commissaire Wiik est indépendante. Très indépendante. Et franche. Ce qui lui cause bien des problèmes avec une partie de sa hiérarchie. Bien qu'elle puisse compter sur quelques fidèles soutiens au sein de la police locale, elle n'est pas mécontente de travailler seule sur une vieille affaire de meurtre et de disparition qui la captive irrésistiblement: au printemps 1980, le cadavre d'Ylva Malmberg -originaire de Västerås- est découvert en pleine nature, à Jäkkvik en Laponie, dans la commune d'Arjeplog. Le jour exact de la mort est inconnu, mais les enquêteurs l'ont fixé au 1er octobre 1979 en se basant sur les conclusions de l'autopsie et sur le témoignage d'un vieux Lapon qui serait le dernier à avoir vu la jeune femme vivante.

Du bébé de cette dernière il n'y a aucune trace.

Un ancien collègue d'Elina, tout récemment parti à la retraite, avait travaillé sur l'affaire. Elle décide de reprendre le flambeau.

Le rythme de l'enquête est rapide et le lecteur est tenu en haleine de la première à la dernière page. Elina Wiik a en effet un délai: le meurtre d'Ylva Malmberg est vieux de presque vingt-cinq ans. Selon la loi suédoise il sera prescrit le 1er octobre 2004 et le coupable ne pourra plus être jugé, même s'il devait être découvert par la suite.

Elina Wiik a donc moins de quatre semaines pour trouver des indices qui auraient pu échapper à ses collègues à l'époque de la première enquête, et résoudre l'énigme.

Ce long délai de vingt-cinq ans est source de difficultés car les pistes ont refroidi, les témoins ont déménagé, certains sont morts; mais il peut aussi jouer en faveur de la commissaire: des témoins qui pouvaient avoir de bonnes raisons de passer certains détails sous silence en 1980 peuvent se montrer bien plus coopératifs en 2004 (le meurtre n'est pas le seul crime à bénéficier de la prescription, ou encore une situation personnelle peut avoir radicalement changé).

Le temps du loup est ce que les anglophones appellent un page-turner. Évitez de le lire si vous devez surveiller un enfant ou si vous avez une casserole sur le feu... C'est un bon roman, très prenant.

Découvrirons-nous bientôt d'autres aventures d'Elina Wiik en français? Affaire à suivre...

Mise à jour: une deuxième enquête d'Elina Wiik est parue en 2010, Les disparus de Monte Angelo. Voir aussi le récapitulatif des titres de la série Wiik.

samedi 12 septembre 2009

Le prochain Indridason arrive bientôt en anglais

J'attendrais probablement -et impatiemment- la traduction française, mais les lecteurs anglophones pourront se régaler du nouvel Indridason dès le 27 octobre:

Hypothermia, Random House Canada, ISBN: 9780307357816, 32$ (titre original Harðskafi, publié en 2007)

cf. le site de Random House.

Irresistible Targets consacre un billet à l'ouvrage.

vendredi 11 septembre 2009

Nattfåk - L'Écho des morts : un roman d'hiver


Le premier roman de Johan Theorin a bien été accueilli en Suède (voir L'heure trouble: l'envol de Theorin).

Son deuxième, Nattfåk [que l'on pourrait traduire par Blizzard nocturne], s'avère -selon moi- encore meilleur que le premier. Nattfåk a retenu l'attention de la Svenska Deckarakademin (1) qui lui a décerné le prix du meilleur roman policier suédois en 2008, mais il a également obtenu le Glass Key Award remis par la Skandinaviska Kriminalsällskapet (association scandinave d'auteurs de polars).
Mise à jour juillet 2010: le roman remporte également l'International Dagger Award (UK).

À ce jour la traduction n'est toujours pas annoncée chez Albin Michel. La traduction sortira en France dans les premiers jours de février 2010 chez Albin Michel et devrait avoir pour titre L'écho des morts. Brrrr... Le Canada patientera jusqu'au mois de mars. Voir aussi Petit conseil aux lecteurs.

C'est en traçant les grandes lignes de Nattfåk alors qu'il travaillait encore sur son premier roman que Johan Theorin a réalisé que L'heure trouble se passait essentiellement en automne tandis que Nattfåk devait se dérouler en hiver. De là est venu son projet d'écrire une série de quatre romans se déroulant tous sur l'île d'Öland, un par saison.

Après le livre d'automne et celui de l'hiver, le troisième roman s'intitulera Blodläge (2) et son action se déroulera au printemps; on retrouvera le village fictif de Stenvik et sa vieille carrière, qui apparaissaient déjà dans L'heure trouble. La série se terminera avec un roman d'été (voir un récapitulatif des titres de la série).

Tous ces romans mettront en scène Gerlof Davidsson, le vieux marin qui vit désormais dans une maison de retraite, à Marnäs.

* * *

Dans Nattfåk, nous retrouvons donc Gerlof (il insiste pour que ses interlocuteurs prononcent bien "Hirlof"). Mais l'histoire est centrée sur d'autres personnages, à savoir la famille Westin-Rambe.

Joakim Westin est l'époux de Katrine, née Rambe. Ils sont les parents de deux bambins: une fillette d'environ six ans, Livia, et Gabriel, qui n'a pas encore trois ans. La famille Westin, pour des raisons qui seront précisées au cours du récit, quitte sa belle villa des environs de Stockholm pour s'installer sur l'île d'Öland, dans une zone rurale peu peuplée du nord-est de l'île appelée le Cap aux Anguilles (Åludden), entre la mer Baltique à l'est et un marais à l'ouest.

La principale caractéristique du lieu (3) consiste en deux phares, construits au même moment au milieu du XIXe siècle, érigés chacun sur son petit îlot à une dizaine de mètres du rivage, et auxquels on accède par une digue de pierres. La digue a un double rôle: briser la force des vagues pour protéger les phares lors des violentes tempêtes, et permettre un accès direct aux phares à pied sec (si on peut dire... la pluie et la glace rendent parfois le passage périlleux).

L'habitation achetée par la famille Westin a été bâtie en même temps que les phares. Elle était destinée à accueillir les gardiens et leurs familles, avant que l'automatisation des phares ne rende la présence des surveillants inutile. Åluddens gård, la ferme d'Åludden, se compose d'un vaste bâtiment principal à deux étages, destiné à abriter les habitants du lieu, d'une grange désormais inutilisée (les animaux vivaient au rez-de-chaussée, le foin était entreposé à l'étage), et d'un troisième bâtiment plus petit, une sorte d'annexe pouvant au besoin être habitée.

Ajoutons à cela que des légendes circulent à propos d'Åluddens gård. Une bonne partie des bâtiments auraient été construits à partir des troncs d'arbres récupérés à la suite du naufrage d'un navire marchand allemand durant une tempête hivernale, en 1846. Jeté sur les hauts fonds, brisé par la mer démontée, le bateau sombra, ne laissant aucun survivant. Seuls quelques corps furent repêchés.

Le décor est planté, l'hiver arrive, le rideau peut se lever.

* * *

Comme pour L'heure trouble, l'auteur entremêle plusieurs histoires.

Le récit principal est centré sur les membres de la famille Westin, les événements qu'ils affrontent, l'intrusion de la mort, la pénible traversée du deuil, leurs relations -parfois difficiles- avec leurs proches, l'adaptation à la vie sur l'île, et les nouvelles rencontres. Gerlof Davidsson et sa petite-nièce Tilda (qui vient de prendre ses fonctions au poste de police de Marnäs) vont ainsi entrer dans la vie des Westin.

Le récit parallèle, constitué de courtes réminiscences du passé, met en scène deux "personnages" principaux: la demeure elle-même, Åluddens gård, et les très grosses tempêtes hivernales, que les Ölandais nomment "fåk" (4). Ce récit commence à l'hiver 1846, durant la construction des phares jumeaux d'Åludden, et se poursuit en remontant le temps, suivant en cela un procédé très semblable à celui de L'heure trouble.

* * *
De döda samlas varje vinter för att fira jul. Men en gång blev de störda av en ogift gumma. Hennes klocka hade stannat, så hon gick upp för tidigt och kom mitt i julnatten i kyrkan. Det sorlade av röster som om det var gudstjänst där och det var fullt med folk. Plötsligt såg gumman sin fästman från unga dagar. Han hade drunknat många år tidigare, men nu satt han i en kyrkbänk bland de andra.

"Les morts se rassemblent chaque hiver pour fêter Noël. Mais une nuit ils furent dérangés par une vieille fille. Son horloge s'étant arrêtée, elle s'était levée bien trop tôt et était arrivée à l'église en pleine nuit de Noël. Des voix murmuraient comme si un service était en cours, et il y avait plein de monde. Soudain, la vieille femme vit son fiancé de jadis. Il s'était noyé de nombreuses années auparavant, mais il était assis là, sur un banc d'église, parmi les autres."
C'est avec ce conte populaire du XIXe siècle que s'ouvre Nattfåk, et ce n'est pas pour rien. Le récit est sombre (pas uniquement parce que c'est l'hiver) et les personnages comme les lieux semblent hantés. Mais par quoi et pourquoi? Il faudra être patient et savourer chaque page du roman avant d'espérer comprendre toute l'histoire. Ou du moins une bonne partie de l'histoire car l'auteur ne craint pas de laisser quelques zones d'ombre. Des zones d'ombre dans un roman sombre.

Alors de quoi s'agit-il ici? Roman policier? Thriller? Ou encore autre chose?

Nattfåk est un roman captivant avec une touche et une atmosphère propres à Theorin. Le lecteur qui s'attend à lire un bon polar suédois classique, avec ses enquêteurs ronchons et sa critique sociale en toile de fond, va être quelque peu dérouté et pourra se demander si Johan Theorin est le pseudonyme suédois de Stephen King ou d'Edgar Allan Poe.

Ni de l'un ni de l'autre en fait (5). Johan Theorin aime jouer avec ses lecteurs. Nattfåk n'est pas facile à cataloguer car il joue sur plusieurs tableaux (ce n'est pas qu'une expression... vous goûterez l'allusion après avoir lu le bouquin).
(...) namn, årtal och korta dikter på vykort.
Det är vad vi alla kommer att vara en gång.
Minnen och spöken
.

"(...) des noms, des dates et de petits poèmes sur des cartes postales.
C'est ce que nous serons tous un jour.
Des souvenirs et des fantômes."
La clef pour lire ce livre est simple: oubliez vos références, laissez vous porter par les vents du fåk, errez dans les couloirs vides d'Åludden, contemplez la mer grise et sa fine couche de glace, écoutez les vieilles histoires de Gerlof.

Laissez l'auteur vous raconter une histoire belle et amère, l'histoire d'Åluddens gård et de ceux qui vivent en ses murs.


---NOTES---
(1) L'académie suédoise du polar.

(2) Voir le site de l'auteur.
Blodläge est un vieux terme utilisé par les tailleurs de pierre d'Öland pour désigner certaines strates de calcaire rouge.

(3) Ici encore, le lieu est issu de l'imagination de l'auteur. Petit détail: le phare qui illustre la couverture des éditions suédoises du roman existe bel et bien, il s'agit de Långe Erik (le Grand Éric) qui se trouve à la pointe nord de l'île d'Öland.

(4) Le fåk est une violente tempête de neige venant de l'est, de la mer Baltique. Elle est caractérisée par des vents puissants et une abondante chute de neige.

(5) Johan Theorin ne cache toutefois pas son admiration pour Edgar Allan Poe.



[Participe au challenge Lire en VO]


lundi 7 septembre 2009

L'heure trouble: l'envol de Theorin



Je suis récemment allé à la découverte d'un nouvel auteur, Johan Theorin, et de son tout premier roman, L'heure trouble (Albin Michel, traduction Rémi Cassaigne).

Johan Theorin a vu son travail couronné deux années consécutive par la Deckarakademin en Suède. Tout d'abord comme "meilleur premier roman policier de l'année" en 2007 pour Skumtimmen (L'heure trouble), puis comme "meilleur roman policier de l'année" en 2008 pour Nattfåk; ce dernier titre pourrait se traduire par "Blizzard nocturne", le climat est une obsession nordique!

Un très beau doublé.

[Petite remarque: contrairement à ce qu'affirme le bandeau rouge d'Albin Michel et nombre de critiques, c'est bien le prix du meilleur premier roman policier 2007 qui a été attribué à L'heure trouble, voir le site de la SDA. Le meilleur polar 2007 est allé à Håkan Nesser pour En helt annan historia. Ne privons pas Nesser de son mérite!]

L'histoire de L'heure trouble commence lorsqu'un jeune enfant échappe quelques instants à la surveillance de ses grands-parents, un jour d'été sur l'île d'Öland (1), et s'évanouit dans la nature. Accident? Enlèvement? Meurtre? Vingt ans vont passer dans l'incertitude, avant le dénouement sur la lande brumeuse d'Öland.

Le passé, celui de l'île aussi bien que celui des personnages, détient la clef de l'énigme. L'île elle-même est la magnifique et terrible toile de fond du récit, et son évolution au cours de l'histoire récente tient une place importante: Theorin nous montre une société basée sur la pêche et le transport maritime qui, dans le courant du XXe siècle, se transforme radicalement pour vivre désormais essentiellement du tourisme.

Dans L'heure trouble aussi bien que dans Nattfåk, l'auteur utilise des recettes efficaces pour captiver le lecteur, l'intriguer, l'inciter à poser ses propres hypothèses. Mais Theorin triche: il trompe ses lecteurs, nous montre certains événements sous un angle étroit, comme si nous les observions à travers un trou de serrure; nous ne voyons que ce que l'auteur veut bien nous montrer.

Le passé va ainsi se dévoiler par petites touches. La technique est la même dans les deux romans: les flash-back ont une amplitude décroissante. Ainsi, dans L'heure trouble, la première fenêtre sur le passé s'ouvre en 1936, la deuxième en 1940, et ainsi de suite. La trame principale du récit (le présent des personnages centraux) va avancer et sera finalement rejointe par la trame secondaire (l'histoire d'un important mais très énigmatique personnage) dans un final aux multiples rebondissements.

Autre aspect marquant du roman de Johan Theorin: les héros eux-mêmes. Certes, un policier intervient dans le récit (2), mais les personnages principaux sont un vieux marin en retraite, Gerlof Davidsson, grand-père du gamin disparu, et sa fille Julia, qui depuis la disparition de son enfant se débat avec la dépression et l'emprise de l'alcool. Les commissaires Martin Beck et Kurt Wallander sont bien loin, Gerlof et sa fille affronteront seuls leur destin.

* * *

Le succès des deux romans de Johan Theorin ne déplaît pas aux habitants d'Öland, qui aimeraient profiter d'un effet semblable à ce que l'on observe à Stockholm depuis le succès mondial de la série Millenium de Stieg Larsson (3). La transposition à l'écran de l'Heure trouble et de Nattfåk suscite beaucoup d'enthousiasme, d'autant plus que le tournage (prévu pour l'automne/hiver) se fera sur l'île.
[Mise à jour mars 2011 - le film sera réalisé par Daniel Lind Lagerlöf et devrait sortir en Suède dans le courant de l'année selon l'Institut suédois du film]

À écouter: le Cercle polar #18 (sur le site de Télérama) consacré à Johan Theorin et Don Winslow. Attention! Un élément important de l'histoire y est dévoilé!


---NOTES---
(1) Johan Theorin a pu puiser dans ses propres souvenirs : depuis son très jeune âge il passe ses étés sur l'île d'Öland, sa famille maternelle est originaire de l'île.

(2) Le seul et unique policier du village (imaginaire) de Marnäs et ses environs!

(3) Lire par exemple ce reportage sur le site du Point en ligne : Le Stockholm de Stieg Larsson. "Comme les fans de la série « Sex & The City » vont à New York se recueillir devant la vitrine Manolo Blahnik, les mordus de « Millénium » de Stieg Larsson ont désormais leur pèlerinage à Stockholm".

La saga d'Erlendur


Le monde de l'édition est saisi depuis quelques années d'une passion pour le roman policier nordique. Je m'en réjouis, bien que le rythme des traductions soit difficile à suivre pour un lecteur paresseux tel que moi.

Le Maître du moment est, selon moi, l'Islandais Arnaldur Indridason (traduit en français par Éric Boury). Hiver arctique est son cinquième roman traduit en français et publié chez Métailié (la série est reprise au format poche chez Points).

Les personnages (1) évoluent doucement d'un roman à l'autre, leurs rapports s'étoffent, le passé du taciturne commissaire Erlendur Sveinsson se dévoile par petites touches.

Chaque roman est l'occasion pour l'auteur de mettre en scène la société islandaise (2). Le temps et l'histoire (petite ou grande) jouent un rôle important dans la saga, que ce soit dans La cité des jarres ou, mieux encore, L'homme du lac qui nous transporte par moment hors d'Islande, dans le Leipzig des années cinquante.

On retrouve d'un roman à l'autre un thème récurrent : les disparitions. Si vous prévoyez un circuit touristique en Islande, évitez de lire les enquêtes d'Erlendur ou prenez le risque de ne plus oser vous approcher du bord de mer, des geysers, des glaciers ou des champs de lave... disparaître semble être une spécialité islandaise.

Le commissaire Erlendur, qui préfère la longue noirceur de l'hiver à la lumière permanente de l'été (Reykjavik est à environ 200 km au sud du cercle polaire), n'est pas du genre tonton flingueur. Ses armes sont la persévérance, l'obstination, l'intuition, la persistance. Et encore un peu d'obstination. C'est également un grand amateur de chartreuse. Autant dire un honnête homme.

Pour la nostalgie qui se dégage des récits, pour la mise en scène de l'espace et du temps, pour l'humanité des personnages, je suis tenté de placer Arnaldur Indridason au sommet. Mais une chose est sûre: il est suivi de très près par d'autres talentueux auteurs nordiques!

Un billet pour récapituler la série Erlendur.


---NOTES---
(1) Le commissaire Erlendur et ses équipiers: Elinborg et Sigurdur Oli.

(2) La cité des jarres tourne beaucoup autour de la recherche et de la génétique et donne même un rôle à la société deCode Genetics qui a fait parler d'elle il y a plusieurs années de cela, Hiver arctique se penche sur les difficultés rencontrées par les immigrants, etc.

dimanche 6 septembre 2009

Message inaugural

Dum spiro, lego.

Tant que je respire, je lis.

La fière devise de ce blog est inspirée de la locution latine dum spiro, spero: Tant que je respire, j'espère / Så länge jag andas, hoppas jag. Locution qui est par ailleurs la devise de l'État de Caroline du Sud, aux USA: While I breathe, I hope.

Une large place sera accordée ici au "polar polaire" c'est-à-dire au roman policier scandinave, avec un penchant marqué pour les auteurs suédois: Henning Mankell, Camilla Läckberg, Johan Theorin, Mari Jungstedt, Åke Edwardson, etc.

D'autres ouvrages, d'autres sujets, pourront toutefois être abordés.

Note: lorsque je prévois lire un bouquin -tout particulièrement un polar- je préfère en savoir le moins possible sur l'intrigue. J'évite même de lire la quatrième de couverture, c'est dire! Dans mes billets j'éviterai donc de trop dévoiler l'histoire afin de laisser au lecteur potentiel le plaisir de la découvrir au rythme qu'a voulu l'auteur.
Je me pencherai plutôt sur l'ambiance, l'atmosphère, l'humour (ou son absence), sur les personnages, ou sur des détails que j'estime intéressants.

Bienvenue! Välkommen!